Un Opéra de Mozart crée en 1786, représenté ici en 1993 dans une production du Théâtre du Chatelet. Des grands opéra de Mozart, Les Noces de Figaro est sans doute le moins bon, il n'a pas la folie de "L'enlèvement au sérail" ni la légèreté libertine de "Cosi fan tutte", ni le souffre de "Don Giovanni", ni la féérie de "La flute enchantée". La musique de Mozart reste brillante, mais c'est au niveau du livret de Del Ponte que ça cafouille à un point que parfois on ne sait plus où on est. Notons donc l'opéra à 8/10. Maintenant l'adaptation, Déjà on va mettre un zéro pointé au décorateur, c'est vraiment une honte et une insulte à la mémoire de Mozart que de jouer cette œuvre dans un décor minimaliste composé de planches, de murs vides et de portes ! L'interprétation est globalement passable au sens propre du terme, la seule s'impliquant totalement dans l'œuvre est Alison Hagley, dans le rôle de Suzanne, talentueuse et charmeuse qui aurait sans doute pu faire une grande carrière si elle n'avait pas ensuite été s'égarer chez Boulez. Les rôles secondaires de Cherubin et de Barbarine ne sont pas si mal, mais c'est au niveau du jeu du Comte et de Figaro que ça ne va pas du tout, ces deux là (surtout Figaro, d'ailleurs) n'ont absolument pas le physique de leur rôle. Quant à la mémère qui nous joue Marceline, heureusement que le ridicule ne tue pas… L'orchestre sonne bien, mais sans plus et John Eliot Gardiner tient à préciser que tout cela est joué sur instruments d'époque, comme si cela constituait une valeur ajoutée ? Donc 8/10 pour l'opéra, 4/10 pour l'adaptation ce qui nous fait 6/10. Une production qui ne méritait aucunement une sortie DVD.