Jorge Mario Bergoglio, né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires (Argentine), est le 266e pape de l’Église catholique sous le nom de François... (en latin : Franciscus), depuis son élection le 13 mars 2013. Il fut auparavant archevêque de Buenos Aires et cardinal... Il est aussi le premier pape issu des rangs de la Compagnie de Jésus (les Jésuites), le premier pape non européen depuis le pape syrien Grégoire III au VIIIe siècle ainsi que le premier issu du continent américain et a avoir choisi le nom de François, en souvenir de saint François d'Assise... Son attitude durant la dictature militaire entre 1976 et 1983 fait l'objet de controverses : en 2000, il demande à l’Église argentine d'assumer son rôle durant la période de la dictature et l'appelle à la pénitence pour purifier sa mémoire... Mais en 2005, le journaliste Horacio Verbitsky, ancien membre des « Montoneros » devenu directeur du quotidien pro-gouvernemental Pagina, reconnu au niveau international pour ses enquêtes, relance la polémique en publiant El Silencio ou il affirme notamment que le père Bergoglio a collaboré avec la junte et n'a pas cherché à faire libérer deux jésuites travaillant sous son autorité, Franz Jalics et Orlando Yorio... Ces accusations sont reprises par une partie de la presse latino-américaine et internationale au lendemain de l'élection du Pape. Elles sont démenties par le Service d'Information du Vatican (VIS) le surlendemain ; le Vatican réitère ainsi les précédents démentis à ces allégations nées dans un climat anticlérical, arguant qu'elles n'ont jamais été concrètement fondées, qu'il a été entendu par la justice et qu'a contrario il existe de nombreux témoignages de personnes qu'il a protégées à l'époque de la dictature... Un des trois magistrats chargés de l'examen des accusations en 2011 explique après étude des éléments qu'« il est totalement faux de dire que Jorge Bergoglio [aurait] livré ces prêtres » et que, par conséquent, la justice l'a innocenté... et l'un des jésuites, Orlando Yorio, mort en 2000, est resté persuadé que le Provincial n'était pas intervenu pour leur libération et qu'ils étaient d’ailleurs passés pour morts... Peu après l'élection du cardinal argentin au pontificat, l'autre jésuite, Franz Jalics, estime qu'« il ne peut se prononcer sur [son] rôle dans ces événements » et qu'après avoir discuté de ceux-ci avec le père Bergoglio – devenu archevêque – et concélébré une messe fraternelle avec lui, il considère l'histoire close, précisant encore qu'« il est faux de prétendre que notre mise en détention a[it] été provoquée par le père Bergoglio »... Lorsqu'en octobre 2007, le prêtre Christian von Wernich est condamné pour torture, acte qualifié de crime contre l'humanité commis pendant la dictature, et qu'est évoqué le soutien apporté par la hiérarchie ecclésiastique à la junte, le cardinal Bergoglio exclut que l'Église puisse en tant qu'institution avoir une part dans les crimes de la « guerre sale », rejetant cette responsabilité sur des individus isolés... Des représentants de familles de victimes et des Mères de la place de Mai considèrent que l'attitude de l’Église est hypocrite quand elle refuse de participer aux procès sur les exactions de la dictature. L'activiste des droits de l'homme et prix Nobel de la paix argentin Adolfo Pérez Esquivel, lui-même arrêté et torturé, estime pour sa part que le père Bergoglio n'a pas été complice de la dictature et qu'on ne peut l'accuser de cela... Le biographe de Jorge Bergoglio, Sergio Rubín, explique que, d'une manière générale, l’Église catholique avait échoué à s'opposer à la junte, comme, du reste, une bonne partie de la société argentine d'alors... et selon Marie-Monique Robin, journaliste qui a enquêté sur la dictature argentine, l’Église argentine n'avait même pas, à quelques exceptions près, tenté de s'opposer, et sa responsabilité est lourdement engagée... Alors que Rubin affirme que le père Bergoglio avait alors pris des risques personnels importants pour sauver des « subversifs » des griffes de la dictature, sans en faire part avant 2010... C'est ainsi qu'il a sauvé la vie de l'avocate Alicia Oliveira, persécutée par les militaires... et le témoignage d'un ancien militant de gauche uruguayen, réfugié quelque temps en Argentine, va dans le même sens... En octobre 2012, la conférence épiscopale d'Argentine émet sous sa responsabilité une déclaration pour s'excuser de l'échec de l’Église à protéger la population durant la dictature et condamne cette période de violence, tant du côté de la junte que de la guérilla...
Voila en quoi, ce long métrage aurait put être beaucoup plus intéressant que cette publicité (assez bien faite par ailleurs) réalisé par par Beda Docampo Feijóo et Eduardo Giana avec Dario Grandinetti (très bon) dans le role titre qui raconte d'une façon assez maladroite narrativement (il faut bien suivre les flashbacks pour ne pas être perdu) la vie d’un homme humble et atypique qui a voué sa vie aux luttes contre la dictature, la pauvreté, la drogue, l’esclavagisme moderne... Vu par une partisane Ana, jeune journaliste espagnole (jouée par Silvia Abascal)... Pétri de bonnes intentions, ce « biopic » du pape actuel, déroule les grands moments de cette trajectoire extraordinaire sans dépasser l'éloge qui l'enlumine.... Dommage... Avis très partagé.

Eric31
6
Écrit par

Créée

le 1 oct. 2016

Critique lue 499 fois

1 j'aime

Eric31

Écrit par

Critique lue 499 fois

1

D'autres avis sur Le pape François

Le pape François
PascaleMaybe_Sky
7

Un peu déçue

Avant-Première Et bien, personnellement un peu déçue. Ma note : 3,5/5 Ce que j'ai aimé : très beaux décors et visuels soutenus par des luminosités et des prises de vues travaillées, donnant de la...

le 27 sept. 2016

1 j'aime

Le pape François
Lynch_Stanley
7

Critique de Le pape François par Lynch_Stanley

La Pape François est un biopic sur le Cardinal Jorge Mario Bergoglio, évêque de Buenos Aires et désormais Pape depuis 2013. Nul besoin d’être catholique pour apprécier cette œuvre brillamment...

le 9 juin 2023

Le pape François
Elfranchute
4

Critique de Le pape François par Elfranchute

Pas besoin d etre chrétien pour voir ce film simple d un type qui entendant la voie des anges se det que prère serait pas mal pour lui et de faire des choses «bien». Bon a voir sans en attendre grand...

le 21 févr. 2017

Du même critique

Ma Loute
Eric31
1

Critique de Ma Loute par Eric31

Ma Loute est un OVNI cinématographique sur les apparences cachés très lourdement réalisé par Bruno Dumont qui met en scéne les Van Peteghem une famille très snobinarde de riches bourgeois lillois qui...

le 18 mai 2016

25 j'aime

20

Le Fondateur
Eric31
8

Critique de Le Fondateur par Eric31

En 1937, Patrick McDonald fonde « l'Airdome », restaurant sur la Route 66 près de l'aéroport de Monrovia en Californie... lequel sera déplacé à 64 km à l'est de San Bernardino et rebaptisé McDonald's...

le 31 déc. 2016

20 j'aime

4

Il était une fois dans l'Ouest
Eric31
10

Critique de Il était une fois dans l'Ouest par Eric31

Il était une fois dans l'Ouest (C'era una volta il West) est un superbe Western Opéra Italo-américain réalisé par Sergio Leone sur une musique composée par Ennio Morricone... coécrit par Sergio...

le 2 sept. 2017

15 j'aime