Un sacré bonheur !

Le paradis est un film opposant des thèmes variés, contrastés et voire totalement opposés qui suscitent de vives interrogations. Quel est le bonheur ? Est-ce l'amour?Le désir? L'amitié? Les rapports humains? Alain Cavalier décide d'explorer et de côtoyer le sacré avec le mortel, le transcendant et l'immatérialité, l'immortalité et la mortalité. Tout son film est tout simplement une introspection sur lui-même et l'Homme en général, il n'hésite pas à vulgariser les religions en alternant des touches d'humours souvent d'une profonde naïveté (et infantilisées) en abordant des sujets très polémiques et sérieux. C'est un simple questionnement sur la mort glissé par la douceur de ses vers; une profondeur poétique aux sonorités graves. Il n'hésite pas à faire appel à tous nos sens, en mêlant un désir profane pour le morbide et une transgression des règles éthiques et religieuses ; par exemple en mêlant le monde des vivants et des morts et soulignons aussi le même statut qu'ont les consciences humaines et divines ;comme Athéna). Ainsi Cavalier ironise de nombreux débats en les infantilisant (à l'aide de jouets qui deviennent les protagonistes de l'histoire). Il trouve après une longue réflexion (qui dure deux ans dans le film!) une réponse, le vrai bonheur est permis grâce aux émotions comme le désir, l'amour, l'amitié, la fidélité et aux sensations c'est-à dire grâce aux amas d'expériences que l'homme a pu ressentir et toucher dans son monde (la perception, la vue, le goût, le toucher et l'ouïe). C'est ainsi que Cavalier nous fait part d'une nécessité des rapports humains, de la culture, de l'histoire, des plaisirs simples et du temps dans son film.