"Le Parfum - Histoire d'un meurtrier" du réalisateur allemand Tom Tykwer est l'exemple-type d'une adaptation manquée d'un best-seller de la littérature.
En fait, disons que au cours de la première heure, on a un film qui joue avec tous les codes du thriller historique bien soigné et très immersif, à l'image du livre par ailleurs ; la reconstitution du XVIIIe siècle est superbe, l'ambiance ainsi que l'idée d'un tueur obsédé par l'odeur des femmes est fascinante.
Et Ben Whishaw, qui incarne Jean-Baptiste Grenouille, joue à merveille la froideur quasi humaine du personnage.
Mais tout vire en cacahuète pour le dernier quart d'heure du film.
Notamment avec la scène de l'échafaud où, comme dans le livre, le héros envoûte la foule avec son parfum mais qui, là où le roman se terminait de manière symbolique pour montrer que l'humanité reste manipulable par les sens, à l'écran ça vire juste à l'orgie gratuite sur une place de village...
Ceci dit, certains y verront une allégorie extrême du pouvoir de la beauté ; d'autres n'y verront qu'un grand n'importe quoi baroque.
Toutefois, quel que soit le bord que vous prendrez quant à ce film, on ne peut être qu'unanime sur la réalisation et la belle maîtrise visuelle et sensorielle apportée dans chaque plan qui sont d'une beauté glaciale. On pourrait même dire organisés avec une précision presque clinique et enveloppée d'une lumière chaude et sensuelle.
Le film, dans ses scènes de meurtres, nous fait ressentir toute la fascination olfactive du personnage.
On appréciera aussi l'ambiance XVIIIe siècle crasseuse et oppressante du Paris populaire avec ses rues puantes et miséreuses.
Mais, en fin de compte, ce film n'est que la traduction visuelle du roman et qui n'apporte rien de plus.
Préférez tout de même le roman de Patrick Suskind.