Le Petit Prince
6.8
Le Petit Prince

Long-métrage d'animation de Mark Osborne (2015)

Peut être vais-je me faire lyncher, d'autres diront peut-être que j'ai raté mon enfance, mais je fais parti de cette génération qui n'a pas lu "Le Petit Prince" dans sa jeunesse, et ce fut une première de le découvrir sur grand écran. Les 20 ans passés, la maturité qui ne cesse d'augmenter, le film a magistralement réussi à me faire retourner en enfance et jouer avec mes émotions les plus simples mais humaines.


Si le film de Mark Osborne est une réussite, il y a plusieurs raisons à cela. Il ne se contente pas de seulement adapter et raconter cette histoire, mais il cherche à la faire vivre, à la rééditer et à la replacer dans un univers métaphorique de notre société qu'il verrait comme glaciale. Une mise en place du contexte de la petite fille est instauré, et on ne peut que constater que nous sommes face à une société froide, grise, vide, marginalisé avec une forte hiérarchie où l'humain se perd au profit d'une attitude d'automate dans l'unique but de faire du bénéfice. Les "humains" ne sont que des machines qui transforment le moindre enfant à son semblable pour pouvoir ainsi faire fonctionner la société et oublier l'individu. Ce contexte du film parait fort et perturbant, et cela est d'autant plus perceptible lorsque l'on a une contraste frappante entre le monde "extérieur", la société en elle-même et en général, et le monde, la bulle, l'univers qui entoure cet aviateur atypique par des éléments qui le rendent totalement original mais surtout vivant. Des couleurs apaisantes, une lumière rassurrante, on se retrouve face à un monde où l'humain a sa place et où il peut s'exprimer librement, laisser parler l'imagination et affirmer sa personne. Ce parallèle fait par Mark Osborne frappant et maîtrisé, critiquant sans conscession notre société actuelle qui plonge dans une forme de déshumanisation. Mais son coup de maître réside dans sa narration, où aux premiers abords l'histoire du Petit Prince est racontée et non pas adaptée avant d'être diégétiser dans l'univers qu'il instaure. L'originalité et l'efficacité du film réside là, mais également dans le fait qu'il ne se force jamais à plonger dans le larmoyant ou le pathétique, se contentant de choses simples qui font qu'il est efficace. Sorte de métaphore de la vie, où ce sont les petites choses qui font notre bonheur. Mark Osborne fait un véritable éloge, tout comme l'oeuvre de St-Exupéry, à l'imagination, à l'imaginaire, un véritable moyen de se (dé)connecter vers une autre réalité pour y trouver une forme de bonheur et d'apaisement.


Le film par-lui même peut être imparfait, gentil, parfois trop, mais cette tendre mélodie ne peut que nous faire retourner en enfance par ses personnages attachants et nous donner l'envie de rêver encore et encore.

Little-Big-Moustache
9

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le 29 juil. 2015

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