Alors qu'il est engagé par un chef du contre-espionnage pour dérober un lot de diamants, Rearden va vite se retrouver en prison, où une organisation secrète et mystérieuse lui propose une évasion...


En ce début des années 1970, John Huston continue d'alterner les genres et d'être, à ce point, prolifique allant jusqu'à sortir trois films la même année. Avec The MacKintosh Man, il retrouve l'univers de l'espionnage et met en place une galerie de personnages mystérieux où chacun semble cacher son jeu, et laisse planer ce parfum de soupçon et d'ambiguïté tout le long de son oeuvre, notamment autour du rôle de Rearden et de l'organisation qu'il va rencontrer en prison.


Alors, si c'est clairement un Huston mineur et parfois un peu maladroit (il avouera dans ses mémoires que le film aurait pu être meilleur s'il n'avait pas réécrit son scénario durant le tournage, notamment la fin), ça reste une oeuvre extrêmement bien ficelée et agréable à suivre. Il montre un vrai savoir-faire, notamment pour mettre en place le contexte, des personnages et une intrigue, il nous y immerge dès les premières minutes tandis que l'atmosphère qu'il met en place est prenante et nous tient en haleine pendant une grosse partie du film. Dommage donc que la fin soit un peu plus poussive et moins bien orchestrée, tant dans la mise en scène que dans l'écriture.


Efficacité est le maitre-mot pour ce polar qui tient sur les épaules d'un excellent, comme souvent, Paul Newman. Les liens entre les personnages sont intéressants et intelligemment écrits tandis qu'il met en place une ambiance oscillant entre mystère et parano sans pour autant nous perdre. Le cadre du récit est aussi très bien exploité par Huston, notamment lorsqu'il nous emmène dans les campagnes irlandaises et les scènes d'action sont franchement réussies, à l'image de la spectaculaire évasion. En plus de Paul Newman, la distribution est est à la hauteur, notamment James Mason et Dominique Sanda.


C'est donc vraiment dommage que la fin ne soit pas à la hauteur de l'ensemble de l'oeuvre, pourtant bien ficelée et baignant dans une ambiance mêlant parano et mystère. John Huston démontre tout de même un vrai savoir-faire et est bien épaulé par un excellent Paul Newman, il fera par la suite une pause avant de revenir pour l'immense L'homme qui voulut être roi.

Docteur_Jivago
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le 30 nov. 2016

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