Le procureur général Haudecoeur est un homme sévère et intransigeant, un bourgeois pétri par les conventions sociales et morales de sa classe. Rien de tel qu'une charmante locataire pour transformer le bonhomme...
Ce film, adaptation d'une pièce de théâtre et mis en scène comme tel, est clairement divisé en deux parties. Son sujet le rend très lisible et c'est sans doute sa principale faiblesse. Le rôle tenu par Harry Baur est sans surprise. Du moins, l'acteur fait-il une belle composition parce que les textes sont bien écrits et pertinents -pas le genre boulevard épais- et parce qu'il ne surjoue pas. Dans le premier acte, le meilleur des deux, Baur est autoritaire avec son entourage sans élever la voix ; dans le second, touché par la grâce, il est convaincant dans la sensibilité face à une Betty Stockfeld au sourire et à l'accent charmant.
Rien de transcendant dans cette comédie peut-être un peu trop longue, mais il faut reconnaitre au metteur en scène Jean Dréville une direction d'acteurs précise tandis que les seconds rôles -Georges Chamarat en cousin poète particulièrement- sont de bons faire-valoir.