Quand on pense à des studios d'animation, les premiers nous venant à l'esprit sont Disney, Belvision, Les Armateurs ou encore Ghibli.

Cependant, personne ne pense aux Studios de cinéma d'art de Shanghai ou Studios Shanghai pour ceux qui aimeraient faire des formulations simples.

Pour nombreux d'entre nous, Shanghai est une ville de Chine que Tintin visite dans l'album Le Lotus bleu. Ce qui est une énorme erreur car cela nous limite au point de vue occidental sur le pays au lieu de nous pencher sur la vision des premiers concernés.

En effet, si les Studios Shanghai sont très connus dans leur propre pays, leur influence ne s'est jamais étendue au niveau mondial.

Pourtant, l'un de leurs films est arrivé jusqu'en France. Il s'agit de Le prince Nezha triomphe du roi dragon ou Le prince Nezha pour ceux qui aimeraient faire des formulations simples.

_et, surtout, dire seulement Le prince Nezha, ça épargne les spoils_

Que raconte cette histoire?

Nezha est un jeune Prince dynamique ne supportant pas l'injustice. Le jour où un dragon dévore deux enfants, il les venge en se battant contre le dragon et le remettre à sa place. Mais les Rois-dragons étant de puissantes créatures terrorisant les habitants du Royaume, ces derniers ont l'intention de se venger de Nezha sans savoir à qui ils ont affaire.

Alors que dire?

Le Prince Nezha n'a pas d'autre but que d'être un joli conte sans prétention tout en ayant une belle morale. Peu importe la peur que provoquent les êtres sans scrupules et violents et les conséquences allant avec, il faut toujours leur résister afin de mieux les faire tomber pour être libres.

En ce qui concerne le protagoniste et la nemesis, étant donné que l'histoire est manichéenne , il y a les gentils d'un côté avec Nehza, le gentil héros courageux (peut-être même trop parfait), Ao Guang, le méchant dragon sanglant.

On a également les personnages représentant le schéma actantiel des contes classiques avec

-L'adjuvant

Taiyi Zhenren: la divinité immortelle veillant sur Nehza

-Les opposants

Ao Guang lui-même et les autres rois-dragons

Le seul personnage se démarquant de ce manichéisme, c'est le Roi; personnage avec de bonnes intentions mais étant lâche.

Puisqu'on parle de se démarquer: contrairement à de nombreux Princes étant des jeunes hommes, Nehza est un enfant. Ce qui montre que, peu importe qu'on soit petit ou grand, on peut toujours résister à l'injustice en s'en donnant les moyens peu importe notre âge.

Et maintenant, parlons du doublage.

Nehza est interprété par nulle autre que Martine Reigner dont les rôles les plus connus sont Riri, Fifi et Loulou dans la série La Bande à Picsou 1987/La Bande à Picsou, le Trésor de la Lampe perdue ou encore Lydia dans la série d'animation Beetlejuice.

Le Roi, lui, est joué par Jacques Torrens ayant longtemps été la voix de Scooby-Doo avant son décès.

Taiyi Zhenren, lui, a la voix de Jacques Thébault ayant été nulle autre que Lucky Luke, le célèbre cow-boy solitaire, dans le film d'animation Les Dalton en cavale.

Il y a également Séverine Morisot et Odile Schmit faisant des voix additionnelles ou encore Albert Augier en démon et en serviteur.

Mais le meilleur d'entre eux est Ao Guang lui-même doublé par nulle autre que Henry Djanik: acteur célèbre pour avoir été Ikki du Phénix dans l'anime Saint Seiya adapté du manga éponyme.

(Perso, malgré son statut culte, je ne m'intéresse pas à Saint Seiya. Je préfère un de ses univers dérivés: Saintia Sho. Non pas son horrible adaptation en anime massacrant le manga mais bel et bien le manga lui-même qui est vraiment chouette)

Tout ça pour dire que l'équipe de doublage ne s'est pas entourée de n'importe qui puisqu'elle s'est entourée de voix familières que nous avons tous beaucoup entendu si nous avons regardé de nombreux films/séries d'animation durant nos enfances.

Maintenant que nous avons parlé des voix, restons sur l'ambiance sonore en parlant de la musique. Cette dernière est composée par Jin fuzai. Ce dernier ayant bien compris qu'il devait composer de la musique devant correspondre à une ambiance de conte, il a créé une ambiance musicale féérique et envoûtante. De plus, pour les Occidentaux pas du tout familiers avec l'univers de la Chine, la musique a quelque chose de déstabilisant donnant envie d'en savoir plus sur cette culture nous étant totalement inconnue.

Autre chose de fascinant, Le prince Nezha ressemble davantage à une peinture qu'à un film d'animation au point de donner l'impression que l'on regarde des tableaux dans un musée.

De plus, pour bien nous rappeler que nous regardons une oeuvre chinoise faite par les premiers concernés, les dragons ne sont pas des créatures ailées droites comme des I et cracheuses de feu mais des reptiles rampants mêlant corps lézardés et démarches de serpents; de plus, ils sont aquatiques.

Après si visuellement, le film est très beau, il n'est pas non plus parfait. En effet, l'animation de Le prince Nezha a mal vieilli. Ce qui fait qu'il peut rebuter un public préférant "l'animation faite avec fluidité".

De plus, en dehors du fait que les personnages importants soient trop manichéens, ceux dont on se rappelle ne sont que des personnages masculins.

En effet, le film est misogyne les seuls personnages féminins présents à l'écran étant des filles dans le frigo et des servantes sans le moindre dialogue.

_Ironique dans un film où le personnage principal est, en VF, interprété par une femme_

Pour finir, l'histoire étant très basique et se voulant plus poétique qu'autre chose, Le prince Nezha risque de ne pas plaire à ceux aimant des intrigues dites "réfléchies" et des personnages dits "complexes".

À voir uniquement si vous avez une âme de poète.

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le 22 mars 2024

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BlackBoomerang

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