Film de Gilles Grangier sorti en 1955, l'année de "Gas-oil". C'est une simple mais sympathique comédie qui ne prendra pas la tête du spectateur.
Le cinquantenaire et célibataire endurci Noël (Fernandel), patron d'une fabrique de nougats à Montélimar, tombe amoureux d'une jeune femme Cecilia (Nicole Berger) qu'il a sauvé de la noyade et lui propose le mariage … À partir de là, on peut facilement imaginer les développements possibles de l'intrigue surtout si on met entre les pattes du "jeune" couple, une belle-sœur de Noël très malveillante et un jeune musicien play-boy qui doit donner des cours de piano à la jeune épousée. La seule question qui reste à résoudre est de savoir si le charme naturel de Fernandel sera suffisant pour assurer un happy end ou pas.
Mais l'histoire ne serait rien sans les excellents dialogues de Henri Jeanson surtout quand il est question de cette fielleuse belle-sœur Julie (Claude Nollier) dans la bouche de Fernandel …
"Julie est une de ces femmes qui repèrent tout de suite une petite tache sur la nappe mais qui ne voit jamais le bouquet de fleurs au milieu de la table."
Il y a de très beaux passages comme par exemple, l'accueil de la jeune femme par un bienfaisant Fernandel à son domicile. Il y a aussi de beaux personnages comme celui du médecin, ami de Fernandel, discret mais qui comprend sans qu'on lui explique. Il a les mots justes pour répondre au désarroi du personnage de Fernandel. Le rôle est magnifiquement tenu par cet acteur, Georges Chamarat, homme de théâtre et excellent second rôle qu'on trouve très souvent dans le cinéma français des années 1940 à 1980.
Même si l'histoire est bien un peu cousue de fil blanc, on s'y plait dans ce paisible Montélimar, dont on sait bien que c'est la limite linguistique entre le midi et le reste de la France, à déguster ce "Fernandel" en nougat bien tendre.