Ce n'est pas une bavure, c'est une machination.

Ce film a été, à sa sortie, un immense succès populaire et ce succès était amplement mérité. Le professionnel n'est pas qu'un simple film d'action dont l'action se place dans le contexte de la Françafrique de la fin des années 1970 et du début des années 1980 mais une tragédie (au sens théâtral du terme) reposant sur un trio efficace.


Premier membre de ce trinôme, Jean-Paul Belmondo. Difficile de rater que Bebel est la tête d'affiche de ce film. L'affiche coupe court à tout suspens. Son nom est plus imposant que le titre du film, c'est dire. Et c'est mérité tant il est bon dans ce rôle. Deuxième membre de ce trium virat, Georges Lautner qui tient la réalisation de ce film et parvient à proposer des scènes qui sont parfois exceptionnelles (le duel entre Jean-Paul Belmondo et Robert Hossein est digne d'un Western de Sergio Leone). Troisième membre de cette équipe, Ennio Morricone qui a signé là une bande originale de première qualité (et qui a été nominée aux César 1982) même si Chi Mai, le morceau le plus emblématique du film a été composé bien avant la réalisation du film et utilisé à d'autres occasions antérieures.


Au-delà de Jean-Paul Belmondo, la distribution de ce film est impressionnante tant par les noms des acteurs qui y figurent (Robert Hossein, Bernard-Pierre Donnadieu, Pierre Vernier, Michel Beaune ou encore Jean-Louis Richard) que par leur prestation. Même les seconds rôles parviennent à exister face aux poids lourds de la distribution.


Aux dialogues, on retrouve Michel Audiard, un Michel Audiard moins inspiré que pour d'autres films mais dont les répliques restent savoureuses. Son nom est aussi grand que celui de Georges Lautner et plus que celui d'Ennio Morricone ce qui n'était pas mérité.


Enfin, il y a ce final, inattendu pour un film de Jean-Paul Belmondo qui clôt parfaitement le film.


En conclusion, ce film, pour moi, mérite 8/10. 2 pour la musique d'Ennio Morricone, 2 pour la réalisation de Georges Lautner, 2 pour la prestation de Jean-Paul Belmondo, 1 pour la prestation du reste du casting et 1 pour les dialogues de Michel Audiard. Ce n'est pas un film parfait et je n'aurais peut-être pas fait partie des 5 243 511 personnes qui sont allées le voir au cinéma mais il mérite amplement que l'on s'intéresse à lui s'il passe à la télé.

Créée

le 18 oct. 2015

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Lucas Gaudichon

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