Qui n'a jamais eu de problèmes ? Qui n'a jamais eu envie de parler de ses problèmes ? Et qui n'est jamais allé voir un psy ?
En revanche qui s'est déjà soucié de ce que pouvait ressentir un psy ? On médiatise dans tous les sens le dur labeur des ouvriers, le stress des cadres, mais jamais on ne se souci des psy, probablement car étant psy eux-mêmes ils savent résoudre leurs propres problèmes. Or un dentiste ne se pose pas lui-même un bridge et un chirurgien ne se fait pas lui-même un pontage. Voilà, vos yeux s'ouvrent, les psy — aussi — ont des problèmes et doivent — eux aussi — s'adresser à des confrères. Mais que se passe-t'il quand un psy fait une dépression et qu'il ne consulte personne ? Il fait comme tout le monde, il devient moins « productif » et « performant », des termes employés pour les machines mais utilisés sans le moindre remords par les DRH made in Paris.
Nous voici donc au coeur du sujet du Psy d'Hollywood, un psy qui déprime, se réfugie dans l'alcool et la marijuana, et fini par être incapable de soigner ses clients, stars du showbiz toutes plus névrosées les unes que les autres.
Autant le dire tout de suite, Kevin Spacey est magistral dans ce rôle, criant de vérité, et effroyablement émouvant, même si pendant la plus grande partie du film ses problèmes ne sont pas réellement expliqués, si ce n'est au goûte à goûte, et ce grâce à ses clients, qui même sans savoir ce qui lui arrive, lui montrent que la vie des autres peut-être pire et l'oblige à réfléchir sur son propre cas et à se prendre en main.
C'est d'ailleurs sur ce point que le film se révèle très intéressant car il ne se concentre pas uniquement sur la vie du psy mais fragmente son histoire façon Timecode (sans le split-screen) entre lui et ses patients, une jeune rebelle lycéenne qui a perdu sa mère, un producteur sale-con, un scénariste naissant et pour finir un acteur nymphomane. Une belle façon et de surcroît incroyablement bien agencée d'entrecroiser plusieurs destinées toutes liées les unes aux autres.
Au final un melting-pot de situations auxquelles tout le monde pourrait-être confronté ou y a déjà été, et auxquelles n'importe qui pourrait s'identifier, démystifiant à l'occasion le côté Monsieur Parfait que l'on s'imagine des gens du showbiz ayant une vie comblée, ou pas.
Seul bémol honteux, le distributeur du film, qui visiblement n'a pas vu de psy depuis bien longtemps et l'a tout simplement privé d'une sortie en salles françaises pour en faire un direct-to-dvd, cela dit vu la profusion de films en 3d il semble logique que les films indépendants soient de plus en plus laissés de côté (et dire qu'avant c'était déjà pas difficile, bref passons).
Se joignent au casting Mark Webber, la jeune Keke Palmer (primée à de multiples reprises pour son rôle dans Akeelah and the Bee, film exceptionnel toujours inédit en France) ainsi que Saffron Burrows et Dallas Roberts (vu dans 3h10 pour Yuma).
Mention spéciale pour Robin Williams qui interprète avec maestria son rôle de patient obsédé sexuel, enfonçant encore le clou pour enterrer sa carrière passée de merdes innommables (Flubber, Jakob le menteur, L'homme bicentenaire et j'en passe).
SlashersHouse
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le 12 oct. 2010

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