Le diable s'habille en Pravda
Tout commence sur une belle promesse, celle de traiter pendant deux heures du terrifiant métier de journaliste en Russie. Exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires pour ne garder qu'une presse aux ordres semble être les éléments structurants d'un long métrage que l'on se prépare à savourer sans la moindre modération.
Pas de bol, le journalisme du Quatrième Pouvoir n'est qu'un prétexte pour déverser - pour ne pas dire dégueuler - une tonne de théories du complot, poussant même le bouchon jusqu'à évoquer les attentats du 11 septembre en véritable miroir des supposés attentats Tchètchènes à Moscou, pour bien nous convaincre d'une mise en scène créée de toutes pièces par les Américains.
A tout amalgamer sans la moindre demi-mesure, le film de Dennis Gansel passe à côté de son sujet officiel et sombre totalement dans ce qu'il tente bien maladroitement de dénoncer : la manipulation des esprits par la terreur afin de fédérer la populace autour de soi. Dommage, car avec d'excellents acteurs et une réalisation très réussie - certaines scènes sont tout simplement bluffantes de réalisme - cet invraisemblable potage conspirationniste ne séduira que des convertis à ces thèses manichéennes et particulièrement dangereuses.