Harry Palmer contre Remington Steele
Méconnu et mineur dans le genre du film d'espionnage, The Fourth Protocol est une semi-réussite. Le film s'appuie sur un roman d'espionnage classique, à l'intrigue bien huilée et au propos des plus importants, surtout en cette année 1987, qui voyait se terminer petit à petit une interminable guerre froide.
Fort d'un casting de choix, on est tout de même bien loin des thrillers d'espionnage américains. Une traque menée par un Michael Caine en forme, comme souvent (même dans Jaws 4, il était en forme!), qui incarne un espion fort malin à qui les dirigeants des services secrets mettent des bâtons dans les roues (Julian Glover) sous prétexte que le Bougre a une facheuse tendance à l'insubordination. C'était sans compter les coincidences qui le mettent sur les traces d'un espion russe en train d'assembler une bombe atomique en plein Royaume-Uni. Sous le manteau, Caine va traquer le Soviet, qui n'est autre que Pierce Brosnan. Alors Pierce Brosnan VS Michael Caine, je suis preneur.
Sauf que The Fourth Protocol, c'est pas du Ian Fleming, ni du Tom Clancy...c'est anti-spectaculaire au possible. Et John Mackenzie, cet illustre réalisateur de télévision complètement inconnu a l'air de bien s'amuser à jouer cette carte de la sobriété. Mais voilà, The Fourth Protocol est trop sobre. L'ambiance est là, mais ça ressemble tout de même à du téléfilm ampoulé. C'est dommage, d'autant plus que le film est intéressant, même si rarement assez poussé quant à son propos. On regrettera ainsi le manque de profondeur de la partie concernant les complots au sein du KGB.
Un film mineur, même si fort agréable et intéressant. On évitera de garder en tête l'arrêt sur image final, pour préférer la noirceur de Pierce Brosnan ou l'éternel jeu de Michael Caine qui s'exclame à coups de "Bloody".