Le Rayon bleu
6.1
Le Rayon bleu

Film de Jeff Lieberman (1977)

Décidément, Charles Manson a été une bonne sorte d’inspiration pour nous créateurs de série B américain, qui ont alors puisé dans le domaine des drogues dures pour titiller nos peurs les plus viscérales. Sans parler de viscères, Jeff Liebermann, en 1976, nous a donné une petite série B intéressante au titre mystérieux : Blue Sunshine. A vrai dire, je suis tombé dessus par hasard au rayon DVD d'une fnac, guidé par un fan de SF ayant lu le résumé . Si le pitch n’a pas fait tilt, l’affiche, véritablement magnifique (la jaquette diffractait la lumière), m’a fait risquer le tout pour le tout… Et c’était un bon plan.


Lentement mais surement, façon Cronenberg en moins incarné, on va gratouiller le trauma qu’a été la découverte de ce que les drogues ont pu causer comme ravage avec la famille de Charles Manson. Ici, la drogue est appelée Blue Sunshine. Elle fait partie des acides, et dix ans après la première prise, les drogués en ressentent les effets secondaires : d’abord une perte rapide des cheveux, puis une folie meurtrière irrépressible. C’est barré, mais diablement efficace, la moindre chute de cheveux pouvant être un signe de crise. Car apparemment, cette drogue expérimentale n’avait été distribuée que par un dealer devenu maintenant médecin, et uniquement dans les murs du lycée où ils étudiaient. C’est donc parmi un réseau d’anciennes connaissances que Zipkin fait son enquête, le souci étant que parmi les drogués potentiels, il y a un candidat à des élections importantes qui fait tout pour tasser l’affaire. Or, les effets secondaires se déclarent tous à peu près en même temps. L’enjeu est donc de retrouver les personnes malades avant qu’elles ne passent à l’acte. Ceci donnera donc lieu à plusieurs séances de flippe réussies et minimalistes, avec une scène carrément flippante où une nourrice en pleine crise s’attaque aux enfants avec un couteau de cuisine (pas de gore à l’écran, mais ça n’est pas nécessaire pour faire un mort…). L’enquête se poursuit donc sur un rythme un peu pépère, mais les acteurs sont très convaincants dans leurs rôles, et le spectacle se révèle assez satisfaisant sur la longueur, pourvu qu’on supporte une série B sérieuse. On a même droit à 20 dernières minutes totalement psychédéliques avec une crise dans une boîte de nuit. Sans s’étendre davantage sur son cas, qui reste assez anecdotique, Blue Sunshine est une série B réussie, avec une ambiance étrange, qu’il est bon d’avoir vu pour parler sur le thème des drogues dures au cinéma.

Voracinéphile
7
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le 11 déc. 2015

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