Le retour de Kriminal par Pascoul Relléguic

Suite directe du premier Kriminal qui retrouve notre super-truand en directeur d'hospice dont il se sert comme cheptel de vieilles filles pour des arnaques à l'assurance décès (une véritable bassesse, oui, mais avec un sourire au charme ravageur !). Mais le goût de l'aventure le rattrape bien vite alors qu'il part à la recherche de 4 statuettes de bouddha renfermant une carte au trésor, ici des tableaux de maitre planqués quelque part au Liban. C'est donc l'occasion de voyager à nouveau, de Londres à Madrid, un petit tour à Istanbul puis direction le pays du Cèdre.

Glenn Saxon reprend du service et se montre toujours aussi à l'aise dans son rôle d'assassin tranquille et prêt à toutes les roueries pour parvenir à ses fins. Il tombe la galante aussi aisément qu'il s'en débarrasse (définitivement) dès qu'elle ne lui est plus utile, même s'il faut bien avouer que tout personnage cache un authentique traitre. Et puis le gars est parfois un acharné de la manipulation, en témoigne cette longue traversée en croisière où, pour les besoins de sa couverture, il se coltine une vieille cougar le harcelant de récits de combats de boxe ! A retenir également cette charmante réplique d'époque, adressée à une jolie marlou mettant en avant ses talents intellectuels : "Tu es belle. A quoi te sert donc ton cerveau ?".

Malgré les cadavres, le ton du film est un peu plus léger, avec le mariage contrarié de l'inspecteur Milton (la choucroute en dentelle sur la tête de l'épouse est un must-see de la mode) et les sympathiques inserts de planches de bédé, cette fois en transition de scènes, rappelant les origines papiers du personnage. Le retour de Kriminal bénéficie également d'un script plus ramassé et moins bordélique que son ainé, ce qui le rend de fait plus plaisant à suivre. Enfin, la copie du DVD Artus est plutôt propre en dehors de quelques séquences souffreteuses de fin de bobine. En bonus, l'interview de Curd Ridel permet de bien revenir sur le personnage de Kriminal, la parution des fumetti en France et leurs retitrages chaotiques (et de fantasmer le roman photo Killing !) et la carrière des acteurs des films qui rappellent la dimension européenne de ce genre de production (le trio à l'affiche est composé d'un Hollandais, d'une Allemande et d'un Slovène).