La longue litanie des remakes Disney en prise de vue réelle ne fait que commencer... Jon Favreau, qui avait déjà officié pour Le livre de la jungle (pas mal du tout!) est de retour derrière la caméra mais c'est à un tout autre monument qu'il s'attaque: Le roi Lion.
Images numériques somptueuses, réalisme époustouflant, lumière fabuleuse... Le roi Lion est beau, très beau. La mise en scène ne manque pas de charme et si de nombreux passages sont identiques au dessin animé de 1994, pléthore de scènes sont prolongées, rendant l'histoire plus profonde, et de nouvelles sont crées, souvent intéressantes, notamment une fabuleuse métaphore du "cercle de la vie" au moyen d'une touffe de poil. Oui oui!
Mais ce Roi Lion pâtit d'une beauté froide... L'animation est tellement photoréaliste que les expressions sont dures à déchiffrer sur la face de ces mammifères parlants, en résulte ainsi un manque d'empathie voir la sensation d'assister à un documentaire animalier. Pire, leurs gestes et comportement se veulent si réaliste, si "sauvage" que l'on perd une bonne partie de la magie d'antan. Ainsi les généralissimes morceaux de danse et de musique (aaaaaah la marche des hyènes!) perdent tout leur intérêt.
Erreur à ne pas faire: voir le Roi Lion en français! La VF a garder les mêmes voix qu'il y a quinze ans, créant ainsi un décalage temporaire désagréable à l'oreille. Désolé de vous l'apprendre mais Jean Reno et consorts ont vieilli tandis que Jean Piat n'est plus des nôtres. Les fameuses voix de Jean-Philippe Puymartin (Timon) et de Michel Elias (Pumba) ont été remplacées par Debbouze et Ivanov tandis que la truculente Maïk Darah (Shenzi) semble à l'agonie. Au vue de la distribution américaine, les frenchies font pâle figure!
Plus sombre, plus violent, moins d'humour... Le roi Lion 2019 est décidément orienté adulte. Une dramaturgie assumée (après tout ce n'est rien de plus qu'Hamlet dans la savane) qui séduit par sa profondeur mais qui pourrait effrayer les petits. Le soleil se couchant sur les hautes herbes, on constate avec nostalgie et une pointe d'amertume que le temps passe, bouclant ainsi le cercle de la vie. 1994 vs 2019, mon choix est fait.