Le Roi Lion
5.7
Le Roi Lion

Long-métrage d'animation de Jon Favreau (2019)

... Le cycle éternel où on fait du vieux avec du vieux et ho surprise! Ca fait pas du neuf!


Ce n'est pas une déception terrible, non, mais ce n'est pas l'enthousiasme non plus, loin de là.


Après avoir lutter et ne pas le voir, j'ai fini pas ne pas pouvoir l'éviter un après midi de canicule en famille.


C'est la même chose que l'original comme je m'y attendais. Rien de nouveau sous le soleil de la savane, on prend les mêmes et on recommence. La création en berne, les idées en vacances et la tirelire bien pleine grace à une histoire qui a fait ses preuves.
Néanmoins, puisque c'est la même chose, pourquoi est-ce moins bien ..... nettement moins bien?


Déjà, les quelques ajouts qui semblent n'être là que pour rallonger le film sont d'une inutilité avérée, des scènes étendues au delà de leur signification, des pertes de temps et une chanson supplémentaire qui n'est pas de la même qualité que les autres (je comprends cependant que quand on paye Beyonce pour prêter sa voix, on lui fasse pousser la chansonnette histoire d'amortir le cachet).
Mais, passons, ce ne sont que de menus détails qui ne devraient pas atteindre tant que ça la qualité du film, non ce qui cloche c'est ce photo-réalisme à la noix.


Attention, c'est très beau, c'est magnifique, c'est une réussite technique exceptionnelle mais on s'en fout!!
On s'en fout de la perfection de la fourrure de Simba dans le vent et on s'en fout de ce qu'il lui arrive tant son visage est inexpressif.
La première chose que je me suis dit quand les premiers dialogues sont arrivés c'est "c'est eux qui parlent?". Leur réalisme et les mouvements de leur gueule si peu synchronent avec les paroles m'ont fait l'effet de ces émissions américaines qui sont doublées sans l'être et où un entend encore l'anglais en arrière plan.
Le détachement a été immédiat, ces personnages n'ont pas de voix on leur en ajoute une.
Alors ok, c'est pareil pour un dessin animé mais ici la suspension d'incrédulité ne se fait pas.
Mon cerveau, certes compliqué parfois, n'a pas réussi à réconcilier ces grosses bestioles empaillées monolithiques sans émotions et la voix qui était sensée sortir d'eux.


J'ai toujours pleuré à la mort de Mufasa, à 20 ans, à 40, toujours, ça marche sur moi; eh bien je n'ai pas versé une seule larmichette ici.
Alors certes c'est triste mais je n'ai pas ressenti d'implication.


Timon et Pumba m'ont fait rire tout de même. Ce serait un comble tout de même qu'il n'y arrivent pas.


Côté chansons, je pense qu'ils auraient dû faire l'impasse, cela jure encore plus avec le réalisme recherché dans le visuel. Un lion ça ne danse pas! D'où une scène entre Scar et les hyènes très molle et fade alors que c'est l'une des plus jouissives du dessin animé original.
Les ré-ochestrations sont minimes avec quelques vibes vocales assez nases à mon avis. On a changé un peu pour pas faire pareil mais au final rien de nouveau et c'est moins bien, encore une fois.
En parlant de Scar, c'est d'ailleurs le personnage qui se sort le moins bien de ce passage à la 3D. Il n'est pas effrayant, il n'est pas menaçant, il ne semble pas être dangereux. Là où le dessin lui donnait un apparence atypique et où Jeremy Irons/Jean Piat (j'en ai profité je l'ai vu 2 fois, une fois en français et une fois en anglais) lui donnaient une certaine théâtralité, des maniérismes, de l'humour même, ici Chiwetel Egiofor (bon acteur au demeurant) reste dans le murmure sensé être inquiétant mais comme physiquement il a juste l'air d'une descente de lit un peu mitée ce n'est pas suffisant. Quant au doublage français, ce cher Jean Piat nous ayant quitté, c'est un doubleur quelconque qui s'y colle avec peu de brio.
Scar est un bon méchant mais ici, il ne fait pas le job, les hyènes sont mieux dans cet opus créant ainsi un partenariat peu équilibré à mon sens.
J'ai aussi un problème avec James Earl Jones. Je l'aime, c'est une de mes voix préférées, diantre, c'est l'une des grandes voix du cinéma, mais cela se sent qu'il a quasiment 90 ans et on dirait plutôt le grand père de Simba que son père. Il semble peu convaincu par ses dialogues en plus.


Le décors, bien que bluffants, sont ternes à tel point que lorsque les lionceaux arrivent sur le territoires des hyènes, la lumière, les couleurs ne sont pas différentes de celles du territoire des lions. Tout est sombre et un peu pisseux.


Alors oui, on a parfois l'impression d'être devant un reportage animalier du National Geographic mais à quoi bon? Les dialogues et surtout les chansons détonnent et le mélange n'a pas fonctionné pour moi.


Au final pas un film qui ennui vraiment, ce serait un comble, mais cependant on ne s'éclate pas non plus, c'est fade.


C'est pour moi la preuve indéniable que Disney devrait arrêter de refaire ce qu'il a déjà fait en moins bien.
Mais je ne pense pas qu'ils vont s'arrêter là.

Créée

le 3 août 2020

Critique lue 128 fois

3 j'aime

Anilegna

Écrit par

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