Lundi 4 août, jour où les "backers Kickstarter" français qui ont choisi cette récompense ont droit à un visionnage du film, en présence de Zach Braff ! Eux, et tous ceux qui ne voulaient qu'un visionnage en ligne 3 semaines plus tôt, et qui n'ont finalement pas pu visionner le film pour des problèmes de droits.

Deuxième visionnage donc, ce qui n'est pas un mal puisque les conditions de premier visionnage n'étaient pas optimium, et que les films de Zach Braff nécessitent plusieurs visionnages pour en tirer toute la substance.

Le bon : Zach Braff fait du Zach Braff. Une histoire touchante (on va pas tout dévoiler hein, mais la traduction française prend finalement son sens, même si elle reste immonde et n'a pas du tout l'esprit du titre original), pleine de personnages fragiles derrière leur armure de façade, Joey King est une très bonne surprise, une bande originale assez présente, un film qui forme un tout où l'on ne s'ennuie pas, où s'enchaînent l'humour et les larmes (pensées à ma voisine de derrière).

Le moins bon : ça reste un film réalisé assez librement comme c'était prévu (Zach Braff expliquera pendant les questions/réponses les nombreux détails qui ne seraient pas passés si le film avait été financé de manière classique, les studios préférant généralement une histoire plus "convenue"), mais c'est un peu plus carré que Garden State, un peu moins approfondi : la folie se réduirait-elle avec l'âge (ou avec l'envie de faire un film plus familial que générationnel) ?

Et finalement, c'est tout ce qu'on regrette de ce second visionnage, l'impression de "trop vite" de la première fois venait plus des conditions que de la réalisation en fait, le fait que les têtes d'affiches n'aient que 2 minutes cumulées à l'écran n'est pas tant un problème que ça, bon certes Ashley Greene fait toujours du Anna Kendrick raté, mais comme on ne la voit pas si longtemps que ça...

Verdict : on passe à 8/10 avec ce second visionnage, les réponses apportées par Zach Braff aux questions du public ont bien aidé à comprendre le pourquoi de certaines scènes ou certains choix de réalisation. Comme lors du premier visionnage, on aurait aimé aller plus loin dans certaines scènes (45 minutes coupées au montage, ça tranche avec Boyhood vu peu avant ^^), mais ça reste un très bon film.

==== Première version ====

Samedi 12 juillet 2014, jour où les "backers Kickstarter" qui ont choisi cette récompense ont droit à un visionnage du film en ligne. C'est assez restrictif (une fenêtre de 29h au lieu de 3 séances prévues initalement, visionnage sur un équipement maximum, 3h maximum pour finir le film, un énorme marquarge à l'écran, le tout saupoudré d'un discours "pirater c'est mal" assez mal venu ici), ça a fait un sacré paquet de mécontents (vous n'étiez pas aux USA, au Canada, en Grande-Bretagne ou en Australie ? Vous aviez droit à un magnifique message "désolé, la diffusion n'est pas possible dans ce pays" avec un formulaire à remplir pour obtenir à la place... bah on ne sait même pas quoi en fait)

Au final ça a permis (merci les VPN des internets) de voir le film avant sa sortie, comme promis. Après avoir suivi la production du film via un bon nombre de vidéos "behind the scenes", c'est l'heure de voir ce que ça donne.

Le bon : Zach Braff fait du Zach Braff. Une histoire touchante (on va pas tout dévoiler hein, mais la traduction française prend finalement son sens, même si elle reste immonde et n'a pas du tout l'esprit du titre original), pleine de personnages fragiles derrière leur armure de façade, Joey King est une très bonne surprise, une bande originale qui n'est pas reléguée au rang d'accessoire, un film qui forme un tout où l'on ne s'ennuie pas.

Le moins bon : où l'on ne s'ennuie par... voire où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Je ne sais pas si c'était une impression due aux conditions de visionnage (un PC plutôt qu'un ciné, quelques coupures dues au VPN de pas très bonne qualité), mais malgré ses 1h40, tout va très (trop) vite dans ce film : les scènes, les dialogues, les champs/contre-champs. On approfondit finalement assez peu chacun de ces personnages, dont certains sont un peu trop là "pour être au générique" (Donald Faison a 2 phrases et demi, Jim Parsons à peine plus, certes il n'en avait pas plus dans Garden State mais il semblait y mettre plus de coeur). Ashley Greene tente de faire du Anna Kendrick (qui devait initialement jouer le rôle) sans vraiment réussir, mais là aussi comme on ne la voit pas beaucoup/assez... voilà. Ah, et à quoi servent ces effets spéciaux ? Ils n'étaient pas vraiment nécessaires, une réalisation "brute" aurait été sans doute préférable.

Verdict : il m'avait fallu plusieurs visionnages pour vraiment tout comprendre et apprécier (adorer) Garden State, ce sera sûrement nécessaire cette fois-ci aussi (dont peut-être un dans une vraie salle de cinéma, ce sera peut-être ça la récompense alternative ?). On commence à 7/10, pas moins parce que l'idée de fond est bonne et assez bien exploitée, pas plus parce qu'à première vue, elle n'est "qu'assez bien exploitée" et qu'on aurait vraiment aimé aller plus loin dans ce monde.
slasherfun
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le 12 juil. 2014

Modifiée

le 6 août 2014

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slasherfun

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