Second film de Douglas Sirk que j'ai maté à la cinémathèque. Le titre peut se lire avec le contexte du film ou de mon point de vue où le réalisateur a fait mouche une seconde fois.

Ce film m'a beaucoup plu même si je l'ai trouvé plus long à démarrer que Tout ce que le ciel permet. L'intro est pas mal, ce qui suit est un peu lent et ne m'a pas beaucoup marqué stylistiquement cependant le film redevient très bon à partir de "l'accident" qui touche le personnage féminin principal et on a de nouveau affaire à une tragédie maîtrisée dans ses dialogues, ses personnages, ses décors et sa musique omniprésente qui sublime les moments les plus poignants.

Il s'agit du même duo d'acteur que dans le film que j'ai vu précédemment cependant Rock Hudson est beaucoup plus crédible dans ce film là ce qui s'explique par la dimension plus ambiguë de son personnage.

Ce mélodrame a 4 thèmes centraux: La rédemption, l'amour, la soufrance de la dépendance (par l'intermédaire du handicap) et le renoncement aux plaisirs futiles dû à la richesse ostentatoire.

Le film à partir du moment où il devient pour moi très intéressant va réussir à capter le spectateur avec des choses simples: l'effort lors de la descente des marches, la relation avec la jeune fille Judy (qui est un personnage vraiment adorable), l'inconfort des médecins qui doivent annoncer un sombre diagnostic (dans une scène poignante et très bien interprétée par l'actrice principale) mais aussi des choses plus visuelles et plus voyantes avec des jeux d'ombres lors d'une scène de tourmente, une fête de village où on enflamme quelque chose et un final d'anthologie avec un brisage du 4eme mur sous forme de Deus ex Machina.

On a donc un film qui joue avec le tragique dans plusieurs séquences très fortes tout en gardant une atmosphère chaleureuse et romantique à d'autres moments et qui nous présente une quête redemptrice qui pousse son héros à devenir meilleur.

Il est aussi amusant à noter que le duo d'acteurs se retrouve dans une situation finale en miroir de celle vue dans Tout ce que le ciel permet puisque ici c'est Rock Hudson qui est en bonne santé et Jane Wyman qui est affaiblie dans un lit.

KumaKawai
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Film vue au cinéma en 2022 et Les meilleurs films de Douglas Sirk

Créée

le 4 sept. 2022

Critique lue 57 fois

4 j'aime

4 commentaires

KumaKawai

Écrit par

Critique lue 57 fois

4
4

D'autres avis sur Le Secret magnifique

Le Secret magnifique
Morrinson
5

Illumination et obsession de la rédemption

Il y a chez Sirk une forme de classicisme dans la conduite du mélodrame que je n'aurais aucun mal à qualifier d'extraordinaire, d'incontournable, d'infiniment élégant. Toute la beauté des histoires...

le 7 sept. 2017

10 j'aime

1

Le Secret magnifique
SanFelice
8

Critique de Le Secret magnifique par SanFelice

Le film (comme celui de John Stahl réalisé 20 ans plus tôt) est l'adaptation d'un livre très marqué par la religion. Et ça se ressent plus chez Sirk que chez Stahl. Le christianisme est très présent...

le 17 juin 2012

8 j'aime

6

Le Secret magnifique
philippequevillart
9

Mélodrame flamboyant

Avec Magnificent Obsession, Sirk écrit une jolie mélodie sur l'air du mélo flamboyant. On y parle de culpabilité, d'amour et de rédemption et c'est toujours sous couvert d'une peinture volontairement...

le 26 déc. 2017

5 j'aime

Du même critique

Les Tontons flingueurs
KumaKawai
7

Comédie Doudou

(Critique sans spoilers important)Le film a été pour moi une jolie surprise, je le connaissais de réputation mais j'avais peur d'être rebuté par les dialogues très écrits (d'autant que la qualité du...

le 14 juin 2022

5 j'aime

4

Anatomie d'une chute
KumaKawai
8

Verve-Vérité

(Critique avec SPOILERS)Anatomie d'une chute (2023, Justine Triet) est un film qui s'inscrit dans la mouvance naturaliste française contemporaine, par sa manière de développer des personnages aux...

le 31 août 2023

4 j'aime

La Femme infidèle
KumaKawai
7

Thriller bourgeois

Premier film de Claude Chabrol que je vois, je l'ai vu à l'occasion d'un cours sur le cinéma des 1960's où j'étais explosé et j'écris cette critique 4 jours après donc je manquerai sûrement un peu de...

le 23 oct. 2022

4 j'aime

3