A sa sortie fin 2001, "La Communauté de l'Anneau" frappe un grand coup.
1er opus d'une trilogie cinématographique désormais considérée comme l'une des meilleures de tous les temps, lui-même adaptation du roman-fleuve "Le Seigneur des Anneaux" de Tolkien, ce film fut en son temps celui de tous les dangers.


Mis en scène par Peter Jackson, réalisateur néo-zélandais essentiellement connu à l'époque pour ses films d'horreurs loufoques et gores à souhaits ("Bad Taste" et "Braindead"), tourné non pas à Hollywood mais en Nouvelle-Zélande sans stars à l'affiche et avec des comédiens encore peu connu à l'époque (si ce n'est Christopher Lee et Ian McKellen) appelés à devenir de futures vedettes (Viggo Mortensen, Elijah Wood, Orlando Bloom, Liv Tyler), "La Communauté de l'Anneau", au même titre que les 2 autres films de la trilogie ("Les Deux Tours" et "Le Retour du Roi"), aura demandé près de 7 ans de travail (voir un peu plus) à Peter Jackson qui réalise ici pour le coup un vrai rêve de gosses.


L'un des principaux grands mérites de ce 1er chapitre réside dans le fait que le réalisateur ait su rester très fidèle au roman. Alors, évidemment, il y a eu quelques modifications (qui n'ont pas manqués de faire rager quelques admirateurs de Tolkien, eh oui) notamment en ce qui concerne l'importance des personnages féminins, nettement mieux mis en avant dans les films que dans les romans (question d'époque oblige, ceux-ci étant sortis en 1954), ou encore des passages littéraires absents du film (la rencontre entre les Hobbits et Tom Bombadil) , mais au final, les péripéties principales de même que les grandes thématiques du livre (l'amitié, le courage, la noblesse, la peur) sont bien présentes au coeur du film, Jackson se permettant même de développer certains points narratifs peu abordés dans le roman (la trahison de Saroumane et la création de son armée de guerriers Uruk-Haï).
Plus important encore, outre la fidélité aux écrits de Tolkien, Jackson est parvenu à insuffler son style personnel, là où d'autres cinéastes auraient fait main basse face à à la pression qu'implique une Production de cette ampleur. Comme mentionné un peu plus haut, le réalisateur a fait ses premières armes dans le cinéma d'horreur et cela se ressent dans certaines séquences, en particulier celles se déroulant en Isengard, l'antre de Saroumane, mais aussi au niveau des maquillages des Orcs et Uruk-Haïs, créatures monstrueuses et répugnantes, interprétés par de vrais comédiens et non pas par des doublures numériques, comme c'est désormais la norme actuelle à Hollywood. Outre son style horrifique, Jackson cultive également un goût prononcé pour l'épique et le merveilleux, que l'on pouvait déjà voir dans son film "Heavenly Creatures", qui se remarque notamment dans sa manière de filmer les lieux des Elfes et des Hobbits, présentées comme des endroits magiques dans lesquels il fait bon vivre. Le traitement de ces divers personnages en eux-même suscite l'émerveillement : les Hobbits sont représentées comme des êtres à la vie tranquille et nonchalante, se souciant très peu de ce qui se passe au-delà de leur contrée (la Comté, "The Shire" en V.O); les Elfes comme des individus nobles et poétiques, prêt à se battre quand les circonstances le jugent nécessaires.
Le goût de l'épique se retrouve dans les scènes de batailles, filmées de manière ultra survoltée par un Jackson en état de grâce. A la fois violents et spectaculaires, les combats, par ailleurs jamais gratuits et encore une fois fidèles au roman, en mettent plein les mirettes, on pense à cette fabuleuse séquence des mines de la Moria, dont les effets visuels ont d'ailleurs bien vieillis.


Au final, avec ce 1er film, Jackson aura gagné haut la main son pari, soit celui de l'adaptation ô combien casse-gueule d'une oeuvre majeure et réputé inadaptable de la littérature Fantasy. A la fois hommage aux grands films d'aventures épiques des années 50-60 ("Ben-Hur", "Lawrence d'Arabie", "Dr Jivago", "Les 10 commandements"), transposition fidèle d'un livre reconnu et renouveau du cinéma d'Héroïc-Fantasy, "La Communauté de l'Anneau" demeure encore aujourd'hui un grand moment de cinéma, à la fois très divertissant mais aussi romanesque et poétique, le tout sublimée par la B.O d'Howard Shore, la très bonne interprétation des acteurs (mentions spéciale à Ian McKellen qui compose un Gandalf à la fois sage et malicieux et à un Viggo Mortensen parfait en Aragorn au charisme naissant) et enfin par la mise en scène dantesque et inspirée de Peter Jackson.


La suite au prochain épisode...

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le 17 mai 2020

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