Deuxième partie de la gigantesque trilogie de Peter Jackson, adaptée de l'oeuvre absolue de Tolkien, les Deux Tours offre quelque chose de fondamentalement différent du premier. Si nous sommes encore dans un film qui décide de nous en mettre plein la vue, le parcours d'une communauté qui se cache n'est plus le sujet. Jackson réalise un film incroyable, devenu si culte que l'on a bien des facilités à oublier la réalisations impossibles que ce fut.
En effet, les Deux Tours se confronte à un problème de poids : mettre en scène 3 récits simultanément. Le résultat est convainquant au vu de la tâche mais ne cachons pas que les arrêts lors de la Bataille du Gouffre de Helm pour revenir sur Frodo posent quelques soucis.
Vient également le monde, et là-dessus Jackson a bien du mal à montrer tout en respectant la temporalité du scénario, toute la spécificité du Rohan. Le défis est de taille, il est partiellement relevé. Ce peuple, proche des Germains et des Vikings, est au centre du récit
Leur ultime bataille, contre Sarouman et son armée, sont le point d'orgue de ce film.
Cette bataille est donc le centre de ce que Peter Jackson veut faire : un combat démentiel. Génial à souhait, on peut, avec beaucoup de recul, regretter une certaine hollywoodisation, loin du côté très terre à terre qu'on peut trouver chez Tolkien.
Pour autant, c'est sans nul doute un succès. La bataille montre sa diversité tout en laissant au film une vraie respiration pour faire sentir le poids géo-politique et culturel de l'intrigue.
Comme d'habitude, c'est magnifique, et si certains effets spéciaux ont pu vieillir un peu par moment, pour l'époque c'est incroyable. Notons également les choix très judicieux de réalisations, de cadrages (parfois quelques abus) qui montrent que l'on n'est pas face à quelque chose sans maîtrise cinématographique, loin s'en faut.
Puissant, faisant le pont dans l'histoire, sublime, intense, doté des mêmes caractéristiques techniques excellentes que le premier film (décors, costume, maquillage, musique) Les Deux Tours parviennent à transformer l'essai et met Peter Jackson dans la cours des grands.