Le Signe des quatre
5.6
Le Signe des quatre

Téléfilm de Desmond Davis (1983)

Voir le film

Il était deux célibataires...
Habituellement, une mémoire d'exception me garantit de relire chaque nouvelle ou de revoir chaque adaptation comme si c'était la première fois ; mais celle-ci s'assurant de donner tous les éléments du mystère dès les cinq premières minutes, m'a procuré la rafraîchissante expérience de découvrir un Holmes avec cinquante wagons de retard sur moi, quand il ne souffrait pas tout simplement d'un dangereux manque de bon sens (confier un bien convoité par des criminels à une victime ainsi désignée).
J'ajouterai que votre serviteur, continental imberbe féminisé et décadent, peinait à différencier les vieux moustachus bedonnants, d'où ma confusion entre Watson et le chef de la police. Par contre, je sais reconnaître un nain lorsqu'il est peint en "pygmée de l'île d'Andaman" (qui devait montrer son dentier pointu par un rictus chaque fois qu'il était filmé)(et auquel ont été adjoints des grognements de bête sauvage en postproduction). Etant donné qu'il est parfaitement capable de se retenir de mordre tant qu'on ne lui en intime pas l'ordre, je suppose que le nourrir de viande crue jetée au fond de sa fosse faisait partie du spectacle.


On retrouve tous les sympathiques clichés habituels des adaptations de SH : Holmes enfermé dans son appartement encombré de fumée de cigares, Holmes s'adressant maquillé à un Watson mystifié, ce dernier vieux célibataire s'entichant de la demoiselle en détresse ("You know *my dear *Watson, la dernière charmante personne que j'ai rencontrée avait assassiné ses trois enfants. - Sacré Holmes, toujours le mot pour rire! Ah ah!") , les supplétifs vagabonds indicateurs underaged et underpaid de Holmes, la traque des criminels grâce au flair de l'impavide Toby (filmée d'une manière assez amusante au gré de divers moyens de locomotion - "I fancy that old leg wound of yours is not game for a six-mile trudge?" demande Holmes à Watson)...


Passée la démonstration initiale de perspicacité surhumaine sur les circonstances du crime, Holmes n'en rame plus une jusqu'à la fin, quand il se bat avec un nain (blimey!), puis avec un haltérophile (by jove!), et manque de se faire piétiner par un cheval de manège (good lord!). L'affaire se conclut par une "trépidante" poursuite diurne jamesbondieuse entre bateaux à vapeur, dont la fumée remplace le smog des autres scènes extérieures (allez savoir si elles se déroulent la nuit ou le jour dans un patelin aussi pollué).


L'ambiance visuelle représente d'ailleurs le point fort de cette adaptation, qui ne ressemble pas du tout à un téléfilm, et n'est pas ennuyeuse malgré une intrigue un peu poussive. Le Holmes incarné par Ian Richardson est souriant et sympa, et la jeune première est mignonne (Lunghi, ça fait pas trop Anglaise de souche). Je ne sais pas si c'était toujours volontaire, en tout cas j'ai bien rigolé.
Cette enquête aux ramifications indiennes a clairement inspiré celle de l'appréciable Young Sherlock Holmes produit par Spielberg.

ChatonMarmot
5
Écrit par

Créée

le 5 févr. 2020

Critique lue 674 fois

8 j'aime

ChatonMarmot

Écrit par

Critique lue 674 fois

8

D'autres avis sur Le Signe des quatre

Le Signe des quatre
Professeur-Rico
5

Retour au texte.

Premier de deux téléfilms (il devait y en avoir 6, on n'ira pas plus loin qu'un "chien des Baskerville" assez raté) cherchant à installer un plutôt dynamique et convaincant Ian Richardson en Holmes...

le 10 sept. 2023

Du même critique

X-Men : Dark Phoenix
ChatonMarmot
2

Pas de cul pour le MCU

**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...

le 5 juin 2019

52 j'aime

55

Midsommar
ChatonMarmot
10

All you need is love...

Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...

le 1 août 2019

42 j'aime

127

90's
ChatonMarmot
5

futurs vieux cons

Un film qui rend compte de la vie familiale et des rituels initiatiques d'un jeune garçon dans le milieu du skateboard ; ce qui sans être pour moi très captivant, m'interpelle sur un point : le...

le 31 mars 2019

29 j'aime

24