Le titre du film est nunuche et, bien qu'on lui trouvera un sens allégorique, ça ne donne pas trop envie.
Le scénario et les dialogues ont beau être de Jacques Prévert, le film est un imbuvable mélo à la gloire de Tino Rossi.
Commencé comme une comédie méridionale futile, avec les roucoulades du ténor en marcel, le film poursuit, notamment avec l'arrivée inquiétante d'un Charles Vanel lourdement mystérieux et possiblement métaphorique, dans le drame sentimental suranné où la jeune première en vogue Micheline Presle surjoue les amoureuses jalouses et farouches de Tonio, le séducteur du village.
Le sujet est médiocre et c'est pour cette raison que les quelques dialogues et formules qui identifient Prévert se perdent dans l'indifférence et l'ennui que provoquent l'histoire d'amour étriquée de Tonio et la réalisation rudimentaire de Pierre Billon. Le film semble par moments donner dans la parabole sur l'amour, avec le personnage mal aimé et jaloux de Vanel -qui fait le coup de poing avec Tino !- mais ça ne suffit pas à élever le niveau d'un drame encombré de personnages aussi communs qu'univoques.