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Le film évoque avec finesse le fait que les Indes orientales néerlandaises furent occupées par l'Empire du Japon durant la Seconde guerre mondiale de mars 1942 à 1945 . Cette période marque la fin de la colonisation néerlandaise et les changements qu'elle provoqua rendirent possible en 1945 la révolution nationale indonésienne encore impensable 3 ans auparavant. Et comme dans toutes les guerres, des personnes du camp des occupants décident de rester vivre dans l'ex pays occupé. Il en résulte des êtres dans l'entre-deux, parlant les deux langues, mais s'étant parfaitement accoutumés à leur nouvelle vie, à leur nouveau territoire.
L'irruption soudaine d'un tiers étrange va bouleverser l'équilibre établi.
L'idée de l'alien, souvent exploitée, trouve ici un point d'équilibre remarquable. Le fantastique intervient par petites touches discrètes, d'une grande poésie. On touche au merveilleux. L'intrusion dans les rêves de certains est une facette de sa bizarrerie. Ce qui surprend également, c'est cette acceptation sans préjugés de l'autre, bien que ce personnage suscite chez chacun des hypothèses, des questionnements.

Le film est d'une beauté plastique remarquable, fluide. Fukada place toujours sa caméra avec pertinence ; que se soient dans les scènes en extérieur, beauté sublime renouvelée des plans de mer, ou sur les visages des protagonistes, souvent filmés en gros plan. L'émotion qui habite les personnages est palpable. Le montage est d'une réussite totale, il y a vraiment des enchaînements fabuleux. Une merveille au timing impeccable, le mystère disparaissant par où il était arrivé.

abel79
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le 28 août 2021

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