Une mèche lente direction la perfection

Tout d'abord, sachez que je ne dévoilerai rien qui puisse nuire à votre expérience, car il est d'une importance capitale de découvrir Le Successeur dans son intégralité pour en saisir toute la substance !

Xavier Legrand m'avait déjà impressionné avec "Avant que de tout perdre", puis m'a totalement captivé avec "Jusqu'à la garde". C'est donc avec une immense attente et beaucoup d'excitation que je suis allé voir son dernier né : Le Successeur.

Eh bien, je peux désormais vous le dire, Xavier Legrand vient de trouver une nouvelle place dans mon panthéon personnel des idoles du cinéma ! Ce dernier long-métrage est une œuvre magistrale, à la perfection presque insolente !

Dès les premières secondes du film, Xavier Legrand nous prévient : ça va être beau, ça va être tendu et le tout va vous entraîner dans une spirale infernale de malaise ! Et cet équilibre parfait est rendu possible grâce à quatre points clés :

Tout d'abord, Marc-André Grondin, méconnaissable, dérangeant, attachant. Je tiens à saluer l'immense performance dont l'acteur a fait preuve. Sa présence intense élève les ambitions du réalisateur vers les plus hauts sommets. Ayant découvert Grondin dans "Le premier jour du reste de ta vie", un film formidable par ailleurs, je suis ravi de constater qu'il continue à travailler avec une immense passion. (Maintenant, il me faut absolument voir "C.R.A.Z.Y.").

Le second ingrédient essentiel de la recette "Legrand" est la mise en scène. Xavier Legrand utilise sa caméra, ses décors et ses comédiens comme de véritables "objets de mise en scène", qu'il manipule à sa guise, sans aucune restriction. Ainsi, le film puise dans de nombreux codes de genre sans jamais être banal. Chaque code est utilisé à la perfection, comme si le réalisateur avait simplement la science infuse. C'est impressionnant !

Bien évidemment, pour accompagner cette mise en scène, le travail du son est crucial. Le son et la musique sont fabuleusement maîtrisés, chaque bruit, chaque pas, chaque note musicale, chaque ouverture de porte contribue à nous immerger dans l'histoire, à nous inquiéter, à nous rassurer, à nous mettre mal à l'aise. Grâce à ce travail sonore fabuleux, les émotions ne cessent de nous submerger, et nous sommes constamment en alerte.

Enfin, le dernier point, mais peut-être le plus important pour moi, est la manière dont le scénario implique le spectateur. Rarement ai-je été aussi "présent" aux côtés du personnage principal que dans Le Successeur. J'ai eu l'impression de participer à chacune de ses actions, de le connaître intimement, de partager ses angoisses, ses peurs, ses peines. Cette immersion totale est le signe d'une écriture puissante et d'une interprétation grandiose !

En résumé, j'ai tout aimé dans Le Successeur. Si je devais lui trouver un défaut, ce serait son rythme parfois lent, qui pourrait en rebuter certains. Mais c'est précisément ce rythme qui permet une implication maximale du spectateur. Personnellement, cela ne m'a aucunement dérangé.

Il faut absolument voir Le Successeur et soutenir Xavier Legrand. C'est un cinéaste d'un talent immense, que nous, Français, devons chérir !