Le retour tant attendu de Xavier Legrand est une demi déception. Si le réalisateur et le comédien principal font un travail admirable, le scénario n’est hélas pas à la hauteur malgré des révélations très bien amenés. C’est la réaction du personnage principal fasse au premier twist qui déconcerte totalement le spectateur et à aucun moment on nous expliquera son geste. Pire, cette réaction induit un message comme quoi le violence des hommes se transmet par le sang, message aussi dangereux et idiot que de dire « toutes les femmes sont vénales ». C’est risible.
Et c’est dommage, car hormis ce couac scenaristique, Legrand nous refait une démonstration admirable de dosage de la tension, avec absence de musique extradiégétique, comme dans son chef d’œuvre Jusqu’à la garde. Je n’avais jamais vu ça avant Jusqu’à la garde et Legrand récidive encore une fois avec ce mélange de tension, d’émotion et de terreur. On est dans de l’horreur sourde, désormais spécialité de Legrand. La cruauté de l’excellent final est la démonstration du talent du bonhomme. Un travail soigné salopé par un bug scenaristique et une idéologie idiote.