Une danse et puis c'est presque tout
Après avoir vu la version de Richard Eichberg, j'ai presque directement enchaîné avec celle de Fritz Lang. Si dans le premier, le cinéaste choisissait la voie de l'aventures, Lang s'attarde nettement plus sur la romance et une dimension, dirons-nous, un rien plus psychologique des personnages. Pourtant, l'oeuvre est assez décevante.
Que dire de positif? Le film est très joli d'un point de vue photographique et la couleur rend bien hommage à la diversité des coloris des bâtiments indiens. En s'intéressant un peu plus aux personnages, on obtient un film un peu mieux sur le plan de l'histoire. Mais n'exagérons rien, non plus. Si l'histoire se laisse suivre, ça reste assez fadasse.
La cause à une romance très simpliste finalement. Des personnages qui s'aiment, mais un Maharadjah se met à travers leur chemin parce qu'il est amoureux de la femme. Le côté aventure qui était assez intéressant de le film d'Eichberg est lui quasiment absent de l'histoire de Lang. Dommage, car en obtenant un bon équilibre entre les deux, on aurait eu enfin un bon film (à défaut d'un chef-d'oeuvre).
La faute aussi à des acteurs qui sont tout simplement mauvais. C'est un jeu assez caricatural, assez mou du genou. On ne peut pas en vouloir à l'actrice principale Debra Paget qui est une danseuse de formation et qui va nous offrir la plus belle séquence du film avec sa danse lancinante face à un serpent. On est fort proche de l'érotisme, mais avec une retenue qui n'en fait qu'accroitre l'envie. On comprend le Maharadjah. C'est aussi l'un des moments où la réalisation de Lang monte de niveau, assez rythmée. Pas qu'il filme mal ou que ça manque de rythme, mais c'est tellement en-deçà de ce qu'il a pu faire auparavant que ce soit dans sa première époque allemande que lors de sa période américaine. Bref, pas vraiment mauvais, mais pas digne d'un Fritz Lang.