Le Transporteur 3 par pierrick_D_

Frank Martin,dit le Transporteur,refuse un contrat de convoyage qui lui est proposé par un puissant groupe occulte représenté par Johnson,un mystérieux américain.Mais ces mecs ne sont pas du genre à qui on dit non,et ils vont contraindre ce pauvre Franky à accepter leur offre en utilisant la menace et la violence.Le colis à trimballer n'est autre que Valentina Vasilev,la fille kidnappée du ministre de l'environnement ukrainien,objet d'un chantage du style "tu acceptes de stocker nos déchets toxiques sur ton territoire ou on tue ta fifille".Il faut donc emmener la nénette à Odessa,où elle sera rendue à son papounet une fois que celui-ci aura signé les papelards nécessaires à l'opération d'enfouissement,la mort dans l'âme car c'est un écolo convaincu."Le transporteur" est une saga qui a plutôt bien marché,en dépit d'un niveau assez regrettable.Il s'agit d'un des fleurons d'EuropaCorp,la boîte de prod de Luc Besson,et on retrouve là les principaux cadres de la franchise.Le boss Besson au premier chef,bien entendu,qui coproduit avec TF1 Films et a rédigé le script avec Robert Mark Kamen,le duo ayant déjà scénarisé les deux premiers opus.Corey Yuen,le hong-kongais directeur des cascades,est également toujours de service,ainsi que les acteurs Jason Statham,vedette du show,et François Berléand.On a par contre changé de réalisateur car Louis Leterrier,aux manettes des deux premiers épisodes,cède sa place à Olivier Megaton,un pur produit EuropaCorp.Si "Transpirateur 2",se déroulant à Miami, introduisait un léger mieux en s'éloignant quelque peu du cahier des charges originel,celui-ci renoue hélas avec les turpitudes du désastreux premier film.Retour donc sur la Côte d'Azur,prélude à un road-movie à travers l'Europe en compagnie d'une jolie nana,c'était la Chinoise Shu Qi dans "T1",avec au volant un Martin s'ingéniant à transgresser les règles d'acier qu'il a édictées.Si les cascades automobiles tiennent à peu près leurs promesses,on ne peut en dire autant des séances de castagne qui souffrent d'un montage hystérique dont on ne sait s'il est dû à Yuen ou au monteur Camille Delamarre,ou aux deux,en tout cas c'est totalement irregardable,les plans s'enchaînant à une telle vitesse qu'on n'y voit absolument rien.Si Delamarre est responsable de cette catastrophe visuelle,il y a de quoi s'inquiéter à propos du quatrième,et dernier à ce jour,volet de la série,"Le transporteur:Héritage",qui signe les débuts du garçon derrière la caméra.Megaton,qui sait filmer,fait son possible pour composer des plans intéressants et entretenir le rythme,mais son travail est largement saboté par cette religion de l'ultra cut.Quant à l'histoire,elle est complètement nulle,Besson et Kamen s'étant surpassés en cette occasion.Le problème n'est pas que ce soit invraisemblable,ça l'est toujours dans ce genre de bandes,mais que ce soit parfaitement absurde.Les décisions des personnages et les évolutions de l'intrigue n'ont aucun sens,et même les auteurs semblent s'en apercevoir à un moment,quand Johnson dit à Martin qu'il est viré parce qu'au fond c'était stupide de forcer ce type récalcitrant et éminemment dangereux à faire un job qu'il aurait pu confier à n'importe lequel de ses sbires équipé d'un permis de conduire.Les conneries s'accumulent imperturbablement au long de ce périple débile,tandis qu'une improbable mais prévisible romance se dessine entre le chauffeur viril et sa choupinette passagère.Sur le fond,puisqu'on le touche,l'ami Luc fait fort avec son ministre ukrainien écolo-incorruptible.On était en 2008,et il nous octroie du visionnaire à l'envers.Actualité oblige,on en sait maintenant un peu plus sur ce pays pourri qu'est l'Ukraine.Paradis des mafias et du néo-nazisme,usines à GPA,laboratoires chimiques illégaux,escroqueries d'Hunter Biden couvertes par papa et corruption à tous les étages,effectivement un bel ensemble exemplaire de rigueur morale.Ce brave Besson a le chic pour avoir toujours tout faux,ça tient du prodige.Les comédiens tentent vaillamment de donner du relief à cet actioner en perdition,mais ça s'avère compliqué.Statham ne sait plus trop quoi faire de son personnage,ce sera d'ailleurs son ultime apparition en Martin,et il se livre à un numéro de frime proprement ridicule,alors que Berléand assure en flic servant de contrepoint comique.La Russe Natalya Rudakova est une véritable petite bombe avec son visage constellé de taches de rousseur et son corps sculpté.Elle s'en sort bien,d'autant que c'est son premier film,mais on ne la reverra que très peu à l'écran,et dans des oeuvres confidentielles.Robert Knepper fait le taf dans son éternel emploi de salaud intégral,et Jeroen Krabbé n'a pas grand-chose à défendre en politicien sous pression.Parmi les petits rôles on remarque Eriq Ebouaney,qui arbore de superbes lunettes de soleil,les acteurs de télé Yann Sundberg et David Kammenos,et une Katia Tchenko un peu vieille pour être secrétaire,sans doute embauchée car elle a des origines ukrainiennes.Plus le combattant MMA hollandais Semmy Schilt,un colosse impressionnant qui se fait quand même dérouiller par l'inoxydable Jason.Notes et critiques de films d'Olivier Megaton publiées précédemment:"Taken 3"-4,"Taken 2"-1.Moyenne:2.