Morale : n'oubliez jamais de mettre l'antivol !

Un résumé du film ne lui rend pas justice. Il n’y a pas grand-chose de plus à dire que :



« Un père de famille au chômage trouve un emploi de colleur d’affiche, pour lequel il a besoin d’une bicyclette. Il se fait voler la sienne pendant son premier jour de travail. Accompagné de son jeune fils, il la cherche désespérément. Désemparé, il tente d’en voler une, échoue, tout cela sous le regard déçu de son fils. ».
Il s’agit d’une histoire, somme toute, assez banale, pouvant presque paraître ennuyeuse, et pourtant le film ne pédale pas dans la choucroute (applause) et est d’une grande intensité !



Ce film est touchant grâce à sa grande humanité. Il me semble qu’il parle à tout le monde, fait appel à des émotions universelles, telles que la compassion face à l’injustice, la pitié à l’égard d’un père qui devient impuissant et même méprisable aux yeux de son fils. Comment ne pas s’identifier à ces personnages qui se débattent dans la misère ? Comment ne pas s’attacher à ce pauvre homme qui cherche à faire vivre sa famille ? Et pourtant comment blâmer le jeune voleur ? A vrai dire, il n’y même pas de victime et de voleur, seulement deux victimes contraintes de voler. La seule chose qui les distingue, c’est la chance.


Ce film aurait pu tomber très facilement dans le mélo. Cet écueil est évité grâce à une grande sobriété, tant dans la réalisation (majoritairement composée de longs plans-séquences, tournés en extérieur), que dans les dialogues, la bande sonore, la performance des acteurs… Tout respire l’authenticité, ce qui rend l’ensemble encore plus déchirant.


Je trouve que ce film, en plus d’être d'une indéniable qualité, est une bonne leçon de cinéma. Cette modeste production italienne, âgée de près de soixante-dix ans, et présentant des acteurs non professionnels et inconnus, est nettement plus efficace que bien des superproductions américaines, qui ont pourtant un budget quelques centaines de fois supérieur, des possibilités techniques incomparables, des acteurs multi oscarisés.


Oui mais bon, voilà quoi, pas de quoi en faire tout un plat !

Maxius
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le 2 nov. 2016

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