Vous m'avez dit de dire Hardy

Où Brian Helgeland a-t-il voulu nous emmener avec Legend ?

Cela restera pour moi un grand mystère. Loin du clinquant des Affranchis ou des règlements de comptes crasseux de La Nuit Nous Appartient, son film s'étire sur deux heures sans que surgisse la moindre trace de fil conducteur. Prisonnier d'un film sans aucune tension, le spectateur s'ennuie à mesure que s'accumulent des évènements tantôt improbables, tantôt sans intérêt, la faute à des personnages secondaires dénués de tout charisme. Car si le principe d'attribuer deux rôles à un même acteur sert la cause de Tom Hardy (quoi que ceci n'apporte rien de particulier au récit), il eut été appréciable de l'entourer d'un casting à la hauteur. Emily Browning en fait des tonnes, pas aidée par un script boiteux loin de la justesse de Casino dans son traitement du quotidien d'une femme de gangster, là où les autres acteurs sont tout bonnement invisibles. Quant à la relation entre les deux Hardy, elle sonne faux, les scénaristes se contentant de répéter à l'envie l'enchaînement pétage de plombs-dispute-réconciliation. Un peu léger. Restent un cadre original et une BO sympathique, mais c'est bien trop peu pour espérer marquer le genre criminel.

PS : Justifier la faiblesse d'un scénario par le fait que celui-ci soit inspiré d'une histoire vraie, c'est expliquer que cette histoire n'était pas assez solide pour être adaptée, ou pire, que les scénaristes n'avaient pas les compétences nécessaires pour l'adapter.