Avec Andrew Lau à la réalisation, on peut s'attendre au pire comme au meilleur. Epaulé par Gordon Chan au scénario (mais quand on voit son dernier King of Fighters, est-ce un gage de qualité ?), par Donnie Yen à la chorégraphie, par un casting somme toute sympathique et par des teasers / trailers alléchants, nous étions en droit d'espérer quelque chose d'au moins correct. Qu'en est-il réellement ? Je dois vous avouer que je ne sais pas trop quoi en penser tant mon sentiment envers ce Legend of the Fist : The Return of Chen Zhen reste mitigé...

Ce qui frappe le plus dans un premier temps, c'est qu'on a l'impression que le film durait à la base 3h et qu'il a été charcuté dans tous les sens pour le diminuer de moitié. Et c'est flagrant surtout en début de film avec des raccourcis qui sont empruntés comme si on n'avait pas envie de s'embêter avec des détails, comme par exemple lorsque Chen Zhen, incarné par un Donnie Yen pas des plus en forme, arrive dans le cabaret Casablanca tenu par Anthony Wong, et que en deux temps trois mouvements, ils deviennent supers potes et Donnie devient l'homme de main principal du cabaret. Vraiment, en l'espace de 30 secondes, l'affaire est réglée.
Mais ce n'est pas tout, durant tout le film, Chen Zhen est considéré comme une légende en Chine et par son entourage proche, mais à aucun moment on ne sait vraiment pourquoi. Il y a bien cette scène d'introduction, sans doute la plus réussie du film, où, dans les tranchées de la guerre 14-18 en France, il sauve de manière héroïque pas mal de ses compatriotes lors d'un affrontement nerveux, certes câblé mais de haut vol. Est-ce bien suffisant pour en faire une légende dans toute la Chine ? Je n'en suis pas sur.
Alors si j'en crois un peu ce que j'ai pu lire ça et là sur Internet, Legend of the Fist : The Return of Chen Zhen est le prolongement d'une série. Mais dans ce cas là, s'il faut avoir vu cette série pour comprendre vraiment le film et ses personnages, c'est que ce dernier ne se suffit pas à lui-même et c'est vraiment dommage.

En ce qui concerne les combats, sur lesquels on était en droit d'attendre beaucoup avec Donnie Yen aux commandes, force est de constater qu'à part le premier, et celui dans la bibliothèque, relativement court, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Ils ont beau être nerveux, avec des effets de puissance dans les coups parfois abusifs, les chorégraphies ne sont pas des plus inspirées. Mais ce qui plombe le plus par-dessus tout, c'est le montage complètement épileptique qui donne franchement un gros mal de crâne. Aucune succession de coups, tout est ultra découpé et donne rapidement le tournis, Andrew Lau ne sait pas filmer des combats, il nous le prouve vraiment ici.
Et c'est franchement dommage, car l'accoutrement de Donnie Yen en Kato du Frelon Vert durant une partie du film avec en plus cet hommage à Bruce Lee (qui a déjà incarné ce pesonnage de Chen Zhen) et sa Fureur de Vaincre nous donnent droit à de jolis moments à l'instar de l'affrontement dans le Dojo de Donnie Yen face une bonne cinquantaine de japonais. Mais Donnie Yen n'est pas Bruce Lee, il ne le sera jamais, et son maniement approximatif du Nunchaku en est la preuve.

Il y a de l'idée dans ce Legend of the Fist : The Return of Chen Zhen, trop d'idées même, ça en devient vite le bordel. Avec des personnages secondaires dont on ignore encore ce qu'ils font là (l'apparition inutile de 5 minutes de Shawn Yu), cette désagréable impression de regarder un film dont il manque des morceaux, une musique parfois beaucoup trop présente, et surtout un Andrew Lau qui n'a jamais été aussi « clipesque » dans une réalisation, il n'y a pas grand-chose à sauver.
Mais malgré tout, le film se laisse regarder, les quelques bonnes scènes d'action y sont pour beaucoup et Shu Qi y est toujours aussi magnifique. Comment ça ce dernier argument n'est pas valable ? C'est bien maigre, mais on fait au mieux avec ce qu'on a...
cherycok
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le 22 nov. 2011

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