Oui, je suis un gros fanboy de Tarantino, oui ce film m'a emballé, et évidemment que oui, je l'ai vu en Ultra Panavision 70mm et j'ai adoré !


Pour moi The Hateful Eight rentre directement dans le top 3 de mes films préféré de Tarantino, juste derrière Jackie Brown et Reservoir Dogs (j'ai revu ma copie depuis). La première partie du film (les 3 premiers chapitres) est tellement géniale, ces dialogues étirés au maximum, qui durent et qui durent, faisant monté la pression, et nous faisant la promesse que ça va péter (forcément ça reste du Tarantino), j'ai vraiment beaucoup aimé, avec la musique qui rajoute une tension supplémentaire. Esthétiquement le film est magnifique, c'est vraiment une claque visuelle, le premier plan du film en est un superbe exemple, c'est quelque chose que l'on n'avait jamais vu chez Tarantino, et putain que ça fait plaisir. Je trouve que cette première partie à un coté plus adulte qu'on n'avait pas encore vu dans ses films, et je pense vraiment que si le reste du film avait gardé ce ton, on aurait pu se trouver devant le chef d'oeuvre de Tarantino. Il est clair que je vais beaucoup dire "Tarantino" dans cette critique, je m'en excuse.


Pour ce qui est de la deuxième partie, je trouve qu'on retourne dans les "travers" de QT, on retourne au film jouissif, plein de violence, de sang, de tirs à tout va, bref, on perd l'essence de la première partie. Alors certes ça ne gâche pas le film heureusement, mais lors de l'entracte je pensais vraiment être devant le meilleur Tarantino, et de visionner son film de la maturité; malheureusement ce n'est pas encore le cas, je ne sais pas s'il y parviendra un jour, mais le produit final reste un des meilleurs QT.


La bande originale du film également donne un aspect nouveau à ce film de QT, avec des aspect horrifique, venant en partie du fait que ces compos de Ennio Morricone viennent de certaines compositions non utilisées composées pour The Thing de John Carpenter (d'ailleurs en plus du fait qu'il y ait pas mal de similitudes, je trouve que la scène de l’empoisonnement fait particulièrement échos au film de Carpenter par ce qu'elle dégage d'horrifique). On retrouve également Regan's Theme (Floating Sound), une fois de plus d'Ennio Morricone, tiré du film L'Exorciste 2 : L'Hérétique. Et je pense vraiment que c'est là une des meilleures trouvaille du film, car QT nous avait habitué à des BO très pop et fun qui certes étaient jouissive musicalement, mais qui ne servait peut-être pas tant son film. Ici la musique installe un climat à la fois pesant, mystérieux et horrifique, toute la tension de la première partie du film est sublimée par ces compositions. Une fois de plus Morricone est recyclé pour QT et ne propose rien de nouveau. QT n'aura peut-être jamais réellement le droit à sa BO vraiment "originale" de Morricone.
Ce coté plus mature que j'ai trouvé au film passe donc également par là puisqu'il y a beaucoup moins de chansons qu'à son habitude dans la BO du film, et on appréciera vraiment cet effort, même si on ne crache par sur les quelques chansons qui ont étés choisies ici (Apple Blossom des White Stripes notamment).


On reproche l'approche nombriliste du film de QT, qui comme à son habitude s'auto-réfère, perso je trouve ça sympa, il essaie d’insuffler une cohésion à l'ensemble de sa filmographie, on appriciera que Oswaldo Mobray est en réalité Pete Hicox, l'arrière-arrière-arrière grand-père de Archie Hicox (Michael Fassbender dans Inglourious Basterds). Le personnage campé par Michael Madsen cite une tagline d'une affiche de Inglourious Basterds: « a bastard's work is never done ». D'ailleurs le « dis adieu à tes testicules » de Tatum fait échos à une phrase similaire de Til Schweiger dans Inglourious Basterds. Sans oublier la marque de tabac Red Apple que Tarantino nous fout sous le nez constamment pendant tout une partie du film, qui en devient presque lourd, même si une fois de plus on est content de les retrouver après Pulp Fiction, Kill Bill, Four Rooms(rare film de la filmo de QT que je n'ai toujours pas vu) et le diptyque Grindhouse.


The Hateful Eight, ce n'est pas que la mise en scène de génie et ultra référencé, ses dialogues à ne plus en finir, sa musique incroyable, son aspect nombriliste, c'est un putain de casting, car comme à son habitude Tarantino à rassembler un putain de bon cast.
Après le leak du scénario, quelques retouches ont étés apportées et ont modifiées en partie le cast d'ailleurs. Le rôle principale féminin, Daisy Domergue a attisée bien des convoitises, Michelle Williams, Robin Wright, Geena Davis, Evan Rachel Wood, Hilary Swank et Demi Moore ont étés pressenties, et finalement c'est Jennifer Jason Leigh (The Machinist / Weeds) qui a remporté la mise, et c'est tant mieux tellement cette actrice est parfaite dans le rôle. Pour "The Hangman", avant que Kurt Russell (The Thing / Death Proof) obtienne le rôle, c'est Christoph Waltz qui était pressentie. Demian Bichir (Machete Kills / Savages) interpréte "le Mexicain" qui à la base aurait du être "le français" et interprété par Denis Ménochet. Sans oublier que Viggo Mortensen (un acteur très habitué au western) a lui aussi été sollicité, mais n'a pas pu faute d'emploi du temps à son plus grand regret. L'on retrouve forcément Samuel L. Jackson (la quasi totalité des films de QT), Michael Madsen (Reservoir Dogs / Kill Bill ), Tim Roth ( Reservoir Dogs / Pulp Fiction / Broken), Walton Goggins (Django Unchained / The Shield), Bruce Dern (Django Unchained / Nebraska);


Mais ce n'est pas tout: Zoe Bell (Django Unchained / Death Proof / Kill Bill), Channing Tatum (Jupiter Ascending), James Parks (Django Unchained / Death Proof / Kill Bill / Une nuit en enfer 2), Keith Jefferson (Django Unchained), et Quentin Tarantino : le narrateur (non crédité).


Bref, ce n'est certes pas le meilleur Tanrantino, mais c'est peut-être celui où il a prit le plus de risque, car il s'est éloigné en partie de sa zone de confort, et à proposé quelque chose qui sur sa première heure et demie peut rebuter une bonne partie de son publique. Pourtant je pense vraiment qu'on a dans cette première partie un exemple de ce que le cinéma de QT pourrait devenir dans les années avenir s'il veut bien essayer de prendre plus de risques dans son cinéma. Aurons-nous le droit à un nouveau chef d'oeuvre dépassant Jackie Brown, je ne sais pas, mais en tout cas nous avons là un film de grand calibre qui mérite qu'on lui laisse sa chance jusqu'au bout.

Le_Guide_Barbu
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le 9 janv. 2016

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Le_Guide_Barbu

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