Avant d'aller au cinéma, je savais à quoi m'attendre : 2h40 de film en huis clos dans sa version courte. Des joutes verbales comme Tarantino en a saupoudrées toute sa filmographie.


Tarantino réussit à nous tenir en haleine (ou éveillé), et c'est là tout son génie, les deux premières heures de sa pellicule. Tarantino adore le cinéma et il le montre une nouvelle fois : les plans, la mise en scène, les personnages, l'intrigue, la musique de Morricone... absolument tout est du Grand Art, un plaisir pour cinéphiles.
Malgré tout, on en ressort avec cette impression de "trop plein", de longueurs. Là où la tension de ce huis clos est à son climax, où le déchaînement de violence tranche littéralement avec le reste du film pour en faire ressortir toute sa brutalité, le réalisateur en remet une couche de blah blah presque insupportable et coupe net tout le rythme de son oeuvre. Comme ces scènes de gunfight au ralenti complètement pompés sur "la cité de la peur" ("et revoilà la sous-préfette...") a en devenir risible (ok je devrais le regarder en VO) qui font écho à ces conversations interminables gâchant la fin du film.


Reste bien sûr la prestation des acteurs absolument transcendés : Samuel Jackson dans son meilleur rôle à ce jour, Jennifer Jason Leigh possédée comme une sorcière vaudou, Tim Roth façon Chritsoph Waltz, ce cabot de Michael Madsen ou encore ce baroudeur de Kurt Russel.


Seul Channing Tatum devrait continuer à draguer les minettes sur les stades de football américain.


Alors bien sûr ça reste du Grand Cinéma ! On est en face d'une tragédie grecque sauce Western (d'ailleurs je suis persuadé que c'est pensé comme une pièce de théâtre) mais malheureusement à force de vouloir en faire trop cette fois, Tarantino se prend légèrement les pieds dans le tapis et n'arrive pas à passionner son public jusqu'à la fin de son oeuvre.
Dommage.

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le 12 janv. 2016

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iggypop

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