Les Anarchistes par lehibououzbek

Un film qui pâtit de rester sans cesse dans les eaux tièdes. Un sujet aussi imprégné que celui de l'anarchie ("révolution sociale" qui m'est chère) se doit d'être traité avec force et conviction, ce qui semble cruellement manquer au réalisateur, qui n'a pas oublié d'avoir le même prénom que moi.

Moi-même libertaire, j'attendais autre chose qu'un consensus mollasson sur ce qui fait la marge, les combattants de la liberté, l'abolition des pouvoirs, de la propriété, la négation du principe d'autorité.
Bien que les acteurs soient tous très bons et le début du film prometteur, la suite de la trame se perd, nous perd. L'on reste constamment frustré, ne sachant trop l'intention du réalisateur, ne sachant vraiment où il souhaite amener le spectateur, son message. Car la symbolique proposée est forte. Très.

Nous sommes en fin d'année 1899 à Paris, la Commune de Paris est terminée depuis près de 30 ans mais les idées anarchistes sont belles et bien là, ancrées dans la pierre. Les libres-penseurs ne sont pas morts avec la révolution. Nous avons affaire à une nouvelle génération qui ne fait que poursuivre la lutte contre l'oppression, le capital. Mais là où pêche une fois encore ce long métrage demeure dans son incapacité à creuser, à nous proposer autre chose que quelque chose de convenu, quelque chose qui rentre dans le vif.
Je déconseille ce film à ceux qui ne connaissent pas l'anarchisme. Allez plutôt lire des ouvrages sur le sujet (Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Reclus, Malatesta, Stirner), ça sera mille fois plus intéressant et instructif.

Malgré des excellents Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos, le sauvetage est difficilement possible.