Le documentaire a le mérite d’exister car il décrit une situation peu connue qui s’est déroulée en 2011 à Cherán (18 000 habitants) dans l’état de Michoacán au Mexique où des femmes de la communauté indigène Purépecha, face à l’inertie de l’Etat et la corruption de la police, se sont associées pour lutter pacifiquement (en s’aidant de feux d’artifices artisanaux) contre des trafiquants (faisant appel à un lumpenprolétariat) qui pratiquaient une déforestation sauvage locale, afin de planter des avocatiers (le Mexique est le 1er producteur mondial avec 2,1 millions de tonnes sur 206 000 ha), terrorisaient la population (rues désertes après 21 h) et enlevaient et assassinaient ceux qui s’opposaient à eux. On y retrouve l’ambiance de « Même la pluie » (2010) d’Icíar Bollaín où il est question de privatisation de l’eau par une multinationale américaine (fiction s’inspirant de faits réels en Bolivie). Le film aurait pu être plus didactique (on a du mal à comprendre au début la relation entre les enlèvements et le déboisement) avec une voix off explicative et plus court, malgré sa durée de 62 mn (pourquoi des images de corridas à la fin ?). Le titre n’a pas de rapport avec la pièce éponyme (1949) de l’écrivain espagnol Alejandro Casona (1903-1965) et qui fut adapté au cinéma en 1951 par l’Argentin Carlos Schlieper (1902-1957).