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Un divertissement édulcoré et un peu insipide, bien loin de l'oeuvre de Tardi

Le film condense en fait l'univers de deux épisodes de la BD de Tardi (Adèle et la Bête et Momies en Folie), tout en tissant une histoire complètement nouvelle. Histoire d'ailleurs assez simpliste, sans aucun rapport avec la complexité de l'oeuvre de Tardi, et qui lorgne très clairement, dans sa première partie, vers Indiana Jones.
Suite à un accident de tennis, la soeur jumelle d'Adèle Blanc-Sec (qui n'en a pas dans les BD, mais passons), est dans un état végétatif, entre la vie et la mort. Notre héroïne décide alors tout simplement d'aller piller la tombe d'un pharaon et de ramener la momie de son médecin, et de faire appel à un savant fou capable de ressusciter ce dernier, afin qu'il puisse guérir sa soeur... Là-dessus se greffe une histoire de ptérodactyle que ce même savant fou fait éclore d'un oeuf.
Si la reconstitution du Paris de la Belle Epoque, les décors, les costumes, les animations et effets spéciaux, la musique, sont vraiment de qualité, en revanche le reste laisse à désirer...
Scénario bancal, dialogues plats et poussifs, gags affligeants, interprétation peu convaincante (à commencer par Louise Bourguoin). Seuls Mathieu Amalric et Jean-Paul Rouve ne s'en sortent pas mal.
Ces Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec se laissent regarder, mais sans faire rêver et émerveiller.
L'univers de Tardi est complètement édulcoré, afin de créer un divertissement tous publics, neutre et aseptisé, qui ne risque de choquer personne. Ainsi, le passage (les passages en fait) où le notable aviné rentre chez lui à pied de nuit est expurgé de la saillie envers la bourgeoisie et le patriotisme.
La personnalité d'Adèle Blanc-Sec n'est pas du tout respecté. D'une femme libérée en avance sur son temps, introvertie, curieuse, intelligente et indépendante, à la gouaille légendaire, on fait une vulgaire Indiana Jones au féminin, puis une vulgaire pimbêche.
C'est dommage car il y avait le potentiel pour donner vie à un vrai bon film d'aventure et humoristique populaire sans être démagogique, mais le pari n'est pas tenu...

Spellbound
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le 16 juin 2019

Critique lue 111 fois

Spellbound

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