Une pomme, deux pommes, une table, deux chaises, une carafe de jus vert, un chien, deux chiens, des arbres, des fleurs, des feuilles, du vent, des oiseaux qui chantent harmonieusement.
Un jardin plutôt paradisiaque, qui semble s'étendre jusqu'aux lointaines tours de la Défense.
Dans ce jardin, un homme et une femme discutent, s'écoutent et divaguent, gardent la tête froide et laissent couler une larme.


Mais devant ce jardin : une maison.
Omniprésente, mais ces deux là n'y rentreront jamais. Il faut attendre que Nick Cave y joue et chante au piano pour qu'elle retienne leur attention pendant un court instant.
Un écrivain crée la trame musicale du film à l'aide de son jukebox magique et tape sur sa machine à écrire ce que les deux autres racontent.


Alors à cette atmosphère paradisiaque s'ajoute les questionnements existentiels de ces deux personnes qu'on essaie parfois d'attraper au vol et de suivre tant bien que mal ; avant de retourner à une contemplation béate saupoudrée de somnolence, enivré par cette douce et profonde atmosphère qui lie nature et berceuse métaphysique.


Mais Dieu soit loué, cette agréable et interminable situation finit par décliner.
Le chant dissonant des avions a remplacé celui des oiseaux.
La saturation de la bande son a remplacé le doux vent d'été.
De la profondeur du film ne subsiste qu'un plat pixel noir.
Une profonde tristesse a remplacé l'ennui.

yaya-dc
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le 27 oct. 2016

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