Les Dames du Lac dans les brumes d'Avalon

À l'origine, il y a les fameux romans de Marion Zimmer Bradley formant "le cycle d'Avalon" ; parmi cette dizaine de romans, deux sont centrés particulièrement sur la légende Arthurienne. Il s'agit de "les Dames du Lac" et "les brumes d'Avalon" parus en 1983. D'ailleurs, ce n'est que la diffusion française des romans qui distinguent deux tomes avec deux titres différents. Dans la version originale, il n'y a qu'un seul tome qui s'appelle "The mists of Avalon".

Ce sont ces deux romans qui sont couverts par le téléfilm d'Uli EDEL, cinéaste allemand dans cette co-production américano-allemande.

J'avais lu ces romans avec passion dans les années 1985 environ car j'ai toujours bien aimé ces légendes. Avec un bémol. Ces légendes ont en général une sonorité très (trop) chrétienne du fait de leur récupération au Moyen Âge alors qu'elles reposent sur des mythes probablement très anciens, probablement transmis oralement de génération en génération. Et justement, Marion Zimmer Bradley revisite toutes ces légendes en accordant un poids plus important aux anciennes croyances. Certains de ses romans font même remonter les origines d'Avalon à 2000 ans BC, d'autres décrivent la vie d'Avalon au moment de la conquête romaine puis au Haut Moyen Âge, etc …

L'autre aspect de ces romans est de raconter la légende arthurienne sous l'angle des prêtresses d'Avalon qui détenaient, avec Merlin, un pouvoir politique caché mais bien réel.

Le téléfilm semble donc bien respecter cette "vision" de la romancière puisque c'est Morgane, prêtresse d'Avalon, qui raconte l'histoire dont elle a été non seulement un témoin mais une actrice des différents évènements tournant autour de l'avènement d'Uther Pendragon puis du règne d'Arthur jusqu'à sa mort.

On va retrouver tous les personnages habituels comme Viviane, Merlin, Arthur, Lancelot, Guenièvre, Mordred ainsi que les chevaliers de la Table Ronde … Au final, on arrive bien (fatalement) au même résultat mais avec une perception nettement moins chrétienne, en mettant en évidence les pouvoirs occultes d'Avalon face à celui grandissant et envahissant de la chrétienté.

Côté distribution, j'ai trouvé ce film remarquablement bien joué par des actrices et acteurs très investis. La seule actrice que je connais, c'est Angelica Huston dans le rôle de Viviane, grande prêtresse et Dame du Lac, qui est très crédible.

Côté mise en scène, j'ai bien aimé le rôle des brumes qui masquent ou pas Avalon, face au monastère chrétien de Glastonbury, installé là pour supplanter les anciennes croyances.

Pour conclure, la musique qui accompagne ce film, qui dure quand même 3 heures, est tout-à-fait bien adaptée à la tonalité "celtique" du film. C'est avec beaucoup de plaisir qu'on entend régulièrement la superbe voix de Loreena McKennitt

Prochaine étape : Il me faut relire ces livres que j'ai juste feuilletés pour les besoins de cette chronique avant de revoir cet excellent film.