Bon, ben je suis passée complètement au travers de ce film. Pourtant la pochette m'avait l'air tout à fait alléchante, promettant un film aussi décisif dans l'histoire du cinéma qu'Orange Mécanique. Vraiment? Intéressant.. Dustin Hoff...pas besoin d'en dire plus, j'emprunte.

Je m'attends donc à une grande claque, et le film terminé, je l'attends toujours.

42 minutes pour installer les personnages et l'ambiance. Oui, Amy est jolie, et exaspérée, oui Dustin, un de mes acteurs préférés au passage, est bien un mathématicien renfermé et carrément couard, mais j'ai envie de dire et alors?

Il faut attendre la 42eme minute pour qu'un acte de violence factuel soit commis. Et là dessus on s'attarde encore une dizaine de minutes, un quart d'heure? Je ne sais plus j'ai perdu le fil.

La jolie Amy se fait violer, et effectivement l'ambiguité règne lorsqu'il s'agit de son ancien amour. Passage à mon goût le plus intéressant du film, à cause justement de cette ambiguité.

Mais la tension qui aurait du surplomber le film à partir de cette séquence s'évapore assez vite, et n'amènera aucune réaction de la part du mari. Peut-être que la réside mon problème, peut-être que la femme en moi trouve complètement absurde que le mari se mette à péter les plombs pour défendre un violeur d'enfants, assassin à ses heures perdues, plutôt que sa propre femme. Et puis, personnellement, je n'ai pas vu la violence monter en David, je n'ai vu qu'un homme tentant de ramener à la raison tout le monde se dire totu d'un coup "tiens, et si je les butais tous?". Quand dans la chambre, confronté aux deux violeurs de sa femme, et après avoir commencé à se mettre à taper sur tout ce qui bouge, il pourrait comprendre ce qui est arrivé à Amy, et être envahi par une rage incommensurable, il reste calme, et se contente de dégager un intrus de chez lui.

A la fin, il s'en va, abandonnant comme il a abandonné tout le reste auparavant, sa femme, sa maison, les cadavres, à la bonne volonté du destin. Mais alors, sa femme, il l'aime, ou pas? J'ai pas compris. Et elle, elle l'aime ou pas? Pas compris non plus.

Et puis, je viens de lire que le monteur a fini fou après ce film, et je ne peux que le comprendre. Son montage m'a donné le vertige, les plans changeant toutes les cinq secondes ou presque, ne laissant du coup aucune tension s'installer. ( Un montage aussi rapide ne permet pas aux spectateur de se pencher sur son écran pour suivre une action pour être assailli par surprise).

Bref, c'est bien la première fois que Dustin Hoffman, bon même dans des films moyens, ne me sauve pas le visionnage d'un film.

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le 4 mars 2013

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EIA

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