Richard Coeur de Lion et les rois chrétiens d'Occident s'en vont combattre les infidèles musulmans à Jérusalem.
Cette évocation historico-romancée des croisades est de son époque et du style personnel de Cecil B.DeMille : des clichés, du glamour et de l'emphase (telles ces pieuses images rappelant le mode allégorique des peintres du Moyen-Age). Habile dans les séquences d'action et de foules, où l'on retrouve une certaine démesure du cinéma muet, le réalisateur est bien moins inspiré dans le traitement historique et romanesque du sujet que je trouve, très prosaïquement, ennuyeux.
D'une part, DeMille accompagne les armées chrétiennes, derrière un grotesque patriarche inséparable de sa croix, en exaltant leur devoir de libération de Jérusalem sans faire aucun cas de l'Islam ; d'autre part, il suit plus particulièrement le cheminement du jeune roi Richard, impétueux, orgueilleux et belliqueux, qu'il encombre d'une reine épousée pendant le voyage. Ce Richard est un personnage "à la Errol Flynn", un héros cinématographique bien plus qu'une figure historique.
Revues et corrigées à la façon, légère d'Hollywood, ces croisades bavardes et étriquées, diminuées par des personnages et interprètes fades, n'ont pas le souffle de l'épopée. On est encore loin du savoir-faire et du classicisme flamboyant du cinéma d'aventures hollywoodien des années 50.