« Don’t quibble with me ! Is it a shark bite or isn’it ? » MARTIN BRODY

Après le succès monstrueux des Dents de la Mer au box office mondial, Universal n’hésite pas une seconde et veut lancer une suite. Les producteurs Richard D. Zanuck et David Brown sont hésitants. Dans les années 70´ les suites sont souvent des échecs. Les hésitations passées, la production de Jaws 2 (j’évite tout de suite les jeux de mot avec Les Dents de la Mer 2) commence.

Peter Benchley, écrivain du roman Les Dents de la Mer, propose des versions de scénario. Il voulait mettre en scène les enfants de Brody et Quint, mais ce projet n’a pas abouti. Il a ensuite proposé de faire un film sur Quint lorsqu’il était sur l’USS Indianapolis lorsqu’il fut confronté aux requins. Ces scénarios semblaient trop éloigné du premier volet, les producteurs voulaient continuer l’histoire de l’île d’Amity avec la famille Brody.

Encore une fois, exit Peter Benchley.

Après un jeu des chaises musicales pour les scénaristes (Peter Benchley, Howard Sackler, Dorothy Tristan…). Comme dans Les Dents de la Mer, c’est Carl Gottlieb qui vient réécrire le scénario pendant le tournage. Pour son histoire il va s’inspirer de la célèbre peinture Le Radeau de la Méduse.

Avec les différents scénaristes, il eu aussi de différents réalisateurs. En premier lieu c’était Steven Spielberg qui devait réaliser la suite, mais il était déjà occupé sur Rencontres du troisième type. Ensuite il y eu John D. Hancock et sa femme Dorothy Tristan. Eux furent limogés après un désaccord avec Universal. C’est finalement le franco-américain Jeannot Szwarc qui fut engagé. Un illustre inconnu qui restera inconnu.

Comme dans Les Dents de la Mer, la production et le tournage furent un désastre. Avec les différents scénaristes et les différents réalisateurs, il fallu tourner des plans qui était déjà tourner, réécrire du scénario qui était déjà écrit, etc… Beaucoup de travail pour rien. Et encore une fois le tournage en mer, en automne, fut compliqué. Les tempêtes, les orages, les jours de travail sans aucuns plans, les colères des acteurs, et les requins mécaniques qui ne marchent pas.

Ça pourrait être une blague, mais Robert A. Mattey (déjà a l’œuvre dans Les Dents de la Mer) fut une nouvelle fois engagé pour s’occuper des requins mécaniques. Ce qui provoqua la colère de Zanuck et Brown. Et cerise sur le gâteau, les requins mécaniques ne seront pas prêt pour le début du tournage. En plus ils seront inutilisable pendant une partie du tournage. Malgré son expérience sur le tournage de l’opus précédent, Mattey réussi l’exploit de se louper une seconde fois. Sacré bonhomme.

Malgré une nouvelle production catastrophique, Jaws 2 sort en été 1978. L’île d’Amity a du mal à se remettre des attaques du requin. Quatre ans plus tard, il y a de nouvelles morts suspectes. Le chef de la police Martin Brody pense tout de suite à un nouveau requin. Une fois de plus il n’aura pas l’aide du conseil municipal et il perdra son job de chef de la police.

Je distingue deux parties bien distinctes, comme dans Les Dents de la Mer. La première partie ressemble fortement à celle du premier film. On se retrouve sur l’île d’Amity où il y fait, apparement, bon vivre. On parle beaucoup de tourisme, d’argent, on ressort l’évidente critique du capitalisme.

Dans la deuxième partie, on va s’attarder sur l’inspiration de la peinture Le Radeau de la Méduse, ce dont je parlais un peu plus haut. On va suivre un groupe de 10-15 jeunes en totale dérive sur des voiliers et à la merci des attaques du grand requin blanc. Dans ce groupe de jeune il y a les deux fils Brody. Je me suis attaché à quasiment aucun de ces personnages, ils sont trop nombreux. Ils ne sont quasiment pas différentiable. Ils pouvaient tous se faire dévorer par le requin que ça ne me posais aucun problème. J’aurais surtout voulu que le personnage de Jackie meurt le plus vite possible. Ses cries étaient insupportable.

Le seul personnage important et attachant c’est celui de Martin Brody toujours interprété par l’excellent Roy Scheider. Il faut savoir que Scheider ne voulait pas du tout reprendre son rôle de Brody. Il n’avait pas aimé le premier tournage et ne voulait pas se relancer dans une telle galère. Contractuellement il n’avait pas le choix de participer à cette suite pour Universal. Il ira a contre-coeur. C’est en parti de sa faute si il y avait une mauvaise ambiance sur les plateaux de tournage. Il en viendra même aux mains avec le réalisateurs. Heureusement ça ne se voit pas à l’écran et Scheider est la clef de voûte de ce Jaws 2.

Martin Brody est convaincu que les différents accidents (disparition des deux plongeurs, explosion d’un bateau) sont du a un requin. Le conseil municipal ne le croit pas. Pour nous spectateurs, il n’y a plus aucun doute quand on voit l’orque dévorer sur la plage (même si on avait déjà vu le requin auparavant). Brody reconnaît tout de suite les morsures d’un grand requin blanc, et l’orque représente l’Orca le bateau de feu Bart Quint. Un requin plus fort, plus déterminé, plus cruelle que l’ancien est arrivé sur l’île d’Amity.

Cette fois l’intérêt n’est plus de voir un trio partir a la pêche au requin, mais c’est de voir Martin Brody vaincre sa peur de l’eau et affronter tout seul un grand requin blanc pour sauver ses enfants.

Le choix est fait de montrer le requin dès le début du film. On le verra sous toutes ses coutures et on ne va pas se mentir, ça enlève du suspense au récit. On sent que c’est le choix du divertissement qui est fait. Regardez comment le requin est stylisé avec sa gueule toute brûlée.

Ils ont été un peut trop loin dans le divertissement avec l’attaque sur l’hélicoptère.

Les morts sont beaucoup moins bien que dans Les Dents de la Mer. Moins d’impact, moins sanglantes… Pour un film qui a fait le choix du divertissement c’est dommage. Je retiendrais juste la mort de Marge, pas pour l’interprétation ou la mise en scène, mais pour avoir sauvé le jeune Sean Brody.

Dommage que Richard Dreyfuss ne soit pas au casting. Il était déjà occupé sur Rencontres du troisième types avec Steven Spielberg.

John Williams est de retour à la musique. Il est tout aussi inspiré que dans le premier opus. Son thème iconique est aussi de retour. Les musiques sur l’île d’Amity sont toujours aussi joyeuses, naïves et envoûtantes. Pareil pour la musique lors de la pêche aux homards. D’ailleurs c’est la première fois que les spectateurs sont piégés par la musique. On a une attaque du requin sans son célèbre thème.

Jaws 2 a couté plus chère que Les Dents de la Mer. Les 20.000.000 $ de budget sont visibles à l’écran. Outre la production qui a coûté un bras, on peut remarqué la belle île artificielle de Cable Jonction. Jaws 2 a cependant rapporté beaucoup moins que son aîné, il culmine à 187.000.000 $ de recette. C’est quand même un sacré bénéfice pour Universal qui peut se frotter les mains.

Jaws 2 est une suite tout à fait honnête d’un film devenu culte. Le plus dure c’est sa comparaison avec Les Dents de la Mer. Il a connu les mêmes soucis de production et de tournage, mais il essaye de raconter quelque chose de différent. C’est ce qu’il faut retenir. Il ne rentre pas dans la catégorie des films de nanard de requins.

StevenBen
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le 26 juil. 2022

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Steven Benard

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