Le cinéma d'Henri est serein. Qui pourrait s'en plaindre ? Moi je le crois bien, les personnages des diaboliques peut être aussi.
Il y a cette assurance d'une réalisation au cordeau. Le cadre précis et son rythme rapide et assuré nous fait découvrir avec malice une école pensionnat et ses hôtes. Il y a un film complot qui porte en lui de magnifiques scènes où la crispation des uns se télescope avec l'insouciance des autres. De huis-clos en huis-clos l'on tourne en rond de manière insoutenable autour d'une piscine qui n'en finit pas de mentir, du secret d'une grange qui punit ceux qui la découvre et du parcours d'un couloir terrifiant à la lisière du surnaturel. La réalisation d'Henri tient assurément avec le temps. Quelques ficelles scénaristiques un peu moins et les personnages se sont profondément alourdit.
La directrice de l'établissement Signoret et sa détermination creuse un mystère insondable encore aujourd'hui mais ce n'est pas le cas des autres. L'institutrice Clouzot n'en finit pas de subir et nous avec elle un dolorisme pas fin voir bécasse. Toutes les femmes n'ont pas le droit à se régime un peu naïf et mise à part cette figure d'inspecteur à la Colombo un peu amusante, tout ce petit monde ne brille pas par sa complexité.
Difficile pour ce film de tenir dans une époque où le rare mérite des personnages de certaines séries Netflix est de bénéficier d'une grande profondeur d'écriture. Ou sans aller si loin, je reste encore fasciné par la chorale aussi bigarrée que folle des personnages des films de Kurosawa. Le plus mauvais signe pour ce film est surement cette critique. Quand on parle plus boutiquerie de cinéma que du monde qu'il nous livre.