Si on ôte la bonne BO et Val Kilmer qui habite totalement son personnage, il ne reste pas grand-chose dans ce faux biopic d’Oliver Stone. On n’y parle pas des Doors mais de Morrison, ce connard drogué, naïf et poète de Prisunic. Mais en fait, visiblement c’est un peu raté parce que d’après certains connoisseurs, le bougre n’était même pas comme ça dans la vraie vie pour de vrai. Bon.
Après que ce soit vrai, fabulé, exagéré, à côté de la plaque ou transcendé, The Doors reste un film très moyen qui nous raconte la vie d’un personnage qui dans le fond ne m’a guère intéressée. Entre ses frasques mystiques et ses coups d’éclats sur scène, on n’a pas trop l’impression que Morrison fait de la musique. J’avais vraiment plus apprécié le documentaire When you’re strange qui focalisait son point de vue sur le dos de Morrison, à savoir ce que voyaient les trois Doors à longueur de temps : un type solaire mais instable dont ils devaient sans cesse rattraper les frasques et bourdes médiatiques. Ici les trois autres membres du groupe sont relégués au rang de faire valoir, tantôt subjugués par leur leader, tantôt exaspérés. J’ai trouvé cette focale vraiment dommage. Mais c’est le choix de Stone, je ne le remets pas en cause, je dis simplement que ça ne m’a pas plu. Et que dire du choix de Meg Ryan dans le rôle de la compagne de Morrison ? Elle fait du Meg, récitant son texte comme Meg mais sans que l’on voit pointer l’ombre du personnage qu’elle incarne.
Je ne peux donc que saluer, comme je le mentionnais au départ, la prestation de Val Kilmer qui vient calquer son visage et son corps sur ceux de Morrison avec une perfection bluffante. Pourtant c’était un choix osé pour un acteur qui n’avait briller que dans Top Secret ou Top Gun.
Un des rares bons choix de Stone, je lui concède volontiers.