Avant de le revoir récemment, j'aurai mis 5 étoiles, mais il y a inévitablement des films qui ont vieillis, notamment les films d'actions ou de guerre des années 60, par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui.
C'était mon film de guerre de chevet de mon enfance, et j’appréciais particulièrement son mélange des genre, dont la 1ere moitié raconte la préparation du combat de manière presque légère et comique, ce qui permet d'avoir le temps de se familiariser avec les personnages, et de s'y attacher. Puis on arrive au commando (les Oies Sauvages sont fait de la même manière) ou là tout bascule. où la comédie a disparue, et où le vrai film d'action démarre, avec son lot de pertes et d'action.
Mais le bat blesse un peu, car tout est approximatif, d'autant plus aujourd'hui avec le réalisme et les moyens appliqués, qui laissent place à une vérité historique, et où tout est crédible.
Ce qui est plaisant dans les 12 salopards, c'est tout d'abord son casting, incroyable , avec son lot de Stars plus charismatiques les uns les autres. Ce qui est dommage, c'est que la moitié des 12 ne servent à rien et sont relégués au range de figurants. Après, quelle plaisir d'y voir Lee Marvin en premier, suivi de John Cassavetes, Charles Bronson, Jim Brown , Donald Sutherland, Telly Savalas, Ernest Borgnine , et l'apparition de Robert Ryan plus de quelques seconds rôles importants de l'époque (Richard Jaeckel, Robert Weber...). La préparation est longue, peut-être un peu trop (ils auraient pu se passer de l'exercice qui consiste à créer deux équipes qui simulent la guerre) mais il y a des scènes d'entrainement qui procurent aussi de bonnes rigolades (toutes les scènes avec Franco/Cassavetes).
Dans la seconde partie, si certaines scènes sont très bien faites (ce qui se passe avec Telly Savalas dans le château est assez terrifiante) d'autres n'ont pas passé l'époque, comme toutes les scènes avec Lee Marvin et Richard Jaeckel, qui semblent se balader au sein du château, n'exprimant aucun stress (et d'ailleurs toutes les morts de nos "héros" ne sont pas très bien rendues) . La fin s’accélère trop vite, on a l'impression qu'Aldrich a envie de se débarrasser de ses quelques salopards qui n'ont servi à rien, ni dans l'histoire ni au casting.
il est amusant de voir l'évolution d'époque , car dans les années 80, quand j'ai découvert le film, j'étais plutôt content de les voir enfermer tous ces allemands dans la cave, avec Jim brown qui sprint en lâchant ses quelques grenades dans les cheminées, pour exterminer les Nazis d'un coup d'un seul .. Là.. j'avoue que cette fin horrible, même s'il s'agit d'affreux Nazis, est plutôt choquante, et rend moins "aimables" ces Salopards. Aucun d'entre eux n’émet d'ailleurs ne serais ce qu'un remord à ce massacre. A l’Époque, je n'étais attristé bien entendu que par la mort de nos héros. Et d'ailleurs, si on parle de mise en scène, ces morts sont totalement déshumanisées puisque expédiés dans la narration alors que chaque mort des americains suscite un gros plan sur les visages (d'ailleurs dans le lot meurent aussi les femmes des dignitaires Allemands)
Mais je pinaille et Cela reste néanmoins un excellent divertissement, avec tous les défauts qu'il contient et que j'ai énuméré, et même si on ne peut le comparer avec Croix de Fer de Sam Peckinpah (dans le genre fait à la même époque) ou même avec Attaque, autre film de RObert Aldrich, réalisé quelques années plus tôt, en noir et blanc, avec le même Lee Marvin, beaucoup plus terrifiant sur la guerre que celui-ci, il mérite tout de même son statut de l'un des meilleurs films du genre des années 60 (à l'instar de la Grande Évasion)