Les Enfants de la mer
6.6
Les Enfants de la mer

Long-métrage d'animation de Ayumu Watanabe (2019)

Je suis venue, j'ai vu, j'irai lire le mangas...

Venu du Japon, sort un petit film bien estival avec ses baleines et la merrrr !
Les enfants de la mer, prend place dans une petite ville au début des vacances d’été. Ruka, notre héroïne se retrouve exclue de son groupe de sport et à défaut part à l’aquarium où travail son papa, pour passer le temps (en gros). Elle y rencontre Umi, un garçon en harmonie avec les bêtes de l’océan et plus tard Sora un genre de bishonen arrogant. Les deux garçons lui font vite comprendre qu’ils attendent ou cherchent quelque chose qui doit démarrer une fête… Fête également attendue par les scientifiques – les méchants du film soit dit en passant.


Sans entrer plus dans les détails, Les enfants de la mer ça va entre slice of life et fantastique.
L’animation n’est en rien révolutionnaire, sauf quand elle se permet des libertés au niveau des gros plans des yeux des persos qui en deviennent quasi globuleux (bon parallèle avec les yeux des animaux marins, j’imagine), des moments psyché’ à la 2001 l’Odyssée de l’Espace ou des tableaux peints sur fond de monologues.
Ce melting-pot d’expressions m’a parfois sorti du film par un certain manque de cohérence graphique voire de rattage quant à certains choix esthétiques : par exemple le rapide passage en 3D du décor (véhicules surtout) quand Ruka court dans les rues (Mais là j’ai l’impression que c’est une grosse mode de l’animation japonaise qui essaie à tout prix de rattraper la claque graphique de Houseki no Kuni)… ou le plan d’un phoque animé à la Tenshi no Tamago (pour faire simple) qui est juste moche et je parle même pas de Dédé, qui est… euh… dégueulasse en terme de visuel de personnage ?


A partir de là, c'est du spoile ^^ !


Pour ce qui est du scénario, je n’ai pas lu le mangas, donc je ne jugerai que le film d’animation.
L’histoire par bien des aspects va trop vite. Il me semble que le film se passe sur tout un été, on dirait cependant que les personnages vivent leurs aventures sur deux jours. Et pourtant on voit clairement le passage des jours marqués par Ruka quand elle sort de chez elle ou la nuit qui vient, mais l’évolution des conversations et des actes donnent l’impression d’avoir été tenus avec quelques heures d’intervalle. Du coup, on comprend pas trop pourquoi Ruka est autant obsédée par Umi après 20 minutes de visionnage et on a du mal à entrer dans le jeu de tension des personnages. Car si on nous présente Sora en danger de mort, jamais on a l’air de trop se presser. Des conversations sont tenues certes, mais dans les faits, Sora a plutôt l’air de se désagréger sans pression.


Ensuite, le principal soucis du film est sans doute sa transition entre mangas et film d’animation. Au lieu de créer une œuvre indépendante, on est bien obligé de se dire qu’il faut faire un détour par le mangas pour saisir les zones d’obscurités du film et il y en a beaucoup. Le manque de développement des personnages secondaires (ça c’est habituel), celui des personnages principaux, le flou quant à la quête de nos héros, le plot-twist sorti de nul part, etc.
Encore une fois, comme le film n’a pas le temps de bien poser ses personnages, il use d’ellipses pour affirmer l’évolution des relations entre eux. On est alors devant le fait accomplit à partir du moment où Ruka va être focus sur Umi/Sora.


J’aurais encore beaucoup de choses à dire sur les zones d’ombres du film,


notamment le bout de météorite qui passe de Sora à Ruka à Umi pour revenir à Ruka, sur les monologues d’Angalade, la relation entre les parents de Ruka, les scientifiques dont les actions impactent rien du touuuut, etc, etc.


Je pense finir par faire ce fameux détour vers le mangas, bien que je trouve ça dommage que le film ne se tienne pas tout seul. Mais ça, c’est l’aspect OAV des films japonais, qui sont surtout là pour faire grimper un peu plus la hype autour d’un mangas…


Je reste tout de même sur une note positive. Le film propose de très beaux moments visuels, les musiques de Joe Hisashi, bien que plus discrètes que dans un Ghibli ou un Kitano, font toujours mouche. Par contre, il faut y aller avec une certaine ouverture d’esprit et accepter de ne pas comprendre tout. Plus qu’un film à scénario, Les enfants de la mer est un poseur d’ambiance, une invitation à lire le mangas.
Donc bon, RDV au mangas.


PS : il y a une scène post-crédits, alors partez pas trop vite de la salle.

SPDD
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ces films qui me restent en tête

Créée

le 3 août 2019

Critique lue 158 fois

SPDD

Écrit par

Critique lue 158 fois

D'autres avis sur Les Enfants de la mer

Les Enfants de la mer
ZayeBandini
8

4°C jusqu'à l'infini

Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...

le 7 juil. 2019

19 j'aime

Les Enfants de la mer
Behind_the_Mask
8

La forme de l'eau

Cela commence à l'âge de l'enfance, avec le contact de la peau contre la paroi vitrée et froide. Et le souvenir de l'émerveillement. De ces animaux marins évoluant dans un ballet, comme en...

le 3 sept. 2019

19 j'aime

5

Les Enfants de la mer
Wynner92
3

Ecstasy japonaise sous-marine.

Les lumières s'éteignent et après une dizaine de minutes en somme très classiques on se dit que l'on va passer deux heures à regarder un énième anime traitant de l'adolescence, de l'amitié, de la...

le 10 juil. 2019

17 j'aime

17

Du même critique

Fief
SPDD
5

Pourquoi pas.

(edit août 2019) Voila, Fief je l'attendais avec impatience ! Mais ne voulais pas l'acheter pour autant : 17euros environ l'édition broché ne me tentait pas.On le dit d'ailleurs assez peu que lire...

Par

le 28 janv. 2019

4 j'aime

Enfant de salaud
SPDD
8

« C’est fini, le rideau est tombé »

(Critique globale sur Chalandon) Sa voix grouille de mots qui trébuchent les uns sur les autres. Il veut en dire beaucoup, trop même. Dans sa langue se bousculent les récits de guerres et de vies, de...

Par

le 23 mars 2022

3 j'aime

Tropic
SPDD
8

Les jumeaux de Schrödinger

Le ciel gorgé d’étoiles est devenu une légende qui appartient aux lieux exempts de lampadaires et grosses usines. Mais, comme un rêve d’enfant persiste l’amour du lointain, des galaxies et des mondes...

Par

le 6 août 2023

2 j'aime