Au pays des sociopathes, quelque chose cloche...

Après avoir été séduite par le premier volet, Profanation me laisse un peu sur ma fin. Attention, je ne dis pas que je n'ai pas aimé. Mais il manque un petit quelque chose pour en faire un vrai bon film. Peut être l'histoire originale, 20ans auparavant, avec laquelle débute toute l'affaire m'a-t-elle un perdu au début ? J'admet bien volontier avoir eu un peu de mal à définir qui était qui et qui faisait quoi avec qui au pensionnat au moment du crime par lequel tout commence. Enfin commence, façon de parler, puisque ces élèves étaient loin d'être des saints. La sociopathie des uns et des autres a seulement suivit son développement naturel...

Ceci dit, Profanation n'en est pas moins très correct. Après nous avoir présenté les personnages dans un premier film, ceux ci peuvent à présent travailler ensemble en harmonie sans que l'on se pose trop de question sur ce duo étrange. Ceux ci peuvent donc poursuivre leurs enquêtes tranquillement puisque la machine est bien rôdée. On regrettera peut être de ne pas se pencher davantage sur la rédemption de Carl, mais après tout, ce film prend sa place au sein d'une série, et le premier opus creusait déjà bien le personnage.
Le duo fonctionne donc bien, et est soutenu par une Rose fraîchement débarquée efficace mais discrète, n'effaçant pas ses collègues mais ne s'effaçant pas elle même.

Pour ce qui est de l'atmosphère, Profanation est à la hauteur de Miséricorde. Obscurité des décors et des personnages, musique au niveau nous plongeant dans l'univers grisâtre et rude de l'histoire, rien à redire là dessus.

Quoi que le côté chien battut de Carl soit un peu rébarbatif (en même temps son personnage ne respire pas la joie de vivre alors entre desespoir, tristesse, colère et rage, même si la palette d'émotions est grande, elle reste limitée), les personnages sont tous bien interprétés et aucun ne fait tâche dans cet environnement plein de secrets et de manigances.

L'enquête en elle même est moins originale que la première mais se tient bien et nos criminels pleins d'argent et d'influence sont des coupables de choix avec des psychés bien pensées. Le petit prince sociopathe et sa cour de servants et d'admirateurs sont crédibles.
À vrai dire, seule la liberté que prend Carl de pénétrer par effraction chez son suspect m'a turlupiné. Une petite voix dans ma tête ne cessait de hurler : "mais merde, aussi déterminé sois tu, quelque sois les preuves trouvées, elles seront irrecevables !!" Enfin, pour ce point, n'ayant pas lu le livre, j'imagine que celui ci doit être à blâmer vis à vis du choix de nos héros...

Au final donc, les presque deux heures de film passent bien et on ne s'ennuie pas. Atmosphère et musique au top, bons personnages et bons acteurs. Seul un petit quelque chose manque, comme je l'ai dis plus baut, pour transformer ce bon petit thriller en film réellement digne de se casser le popotin pour le voir. Un petit 7 donc, car je n'avais pas le coeur à mettre un 6 (considérant l'image, làmusique et les acteurs), pour un deuxième opus qui n'est pas parvenu à me faire frisonner.