Les Ensorceleuses (1998) est un film qui propose un univers qui a coutume de me divertir, celui de sorcières des temps modernes, et peut avoir une portée féministe, mais qui, en l’occurrences, pose très mal ses bases, au point d’en être incompréhensible et frustrant.
Les premières images montrent une sorcière nommée Maria Owens qui, grâce à ses pouvoirs magiques, s’échappe du bûcher. Se retrouvant exilée alors qu’elle est enceinte, elle attend que son amant vienne la chercher mais il n’arrive jamais. Blessée, celle-ci se jette un sort à elle-même de manière à ne plus tomber amoureuse et si tant est que cela arrive, l’élu mourrait prématurément. Malheureusement, le sort devient une malédiction pour ses descendantes.
Premier problème : De tous les sorts que cette sorcière connaissait, pourquoi a-t-il fallu que ce soit pile celui qu’elle a pondu sous le coup de l’émotion à cause d’un homme qui devienne héréditaire ? On nous laisse sans réponse sur ce point. Ensuite, nous faisons un bond dans le temps et rencontrons nos héroïnes jeunes, Sally et Gillian. Raillées par les enfants de leur âge du fait de leur différence, ces sœurs sont instruites par leurs tantes à domicile – ça je veux bien -, mais jamais on ne les voit s’exercer activement ou apprendre des sorts et c’est dommage puisque c’est ce qu’on attend de sorcières, quand bien même celles-ci chercheraient à vivre une vie normale. A la place, on se concentre sur leurs vies sentimentales que le sortilège lancé par leur ancêtre rend compliquées une fois qu’elles sont adultes, mais là encore c’est incohérent et illogique !
Si la malédiction condamne à une mort prématurée ceux dont elles tombent amoureuses, à quel moment précis est-elle censée se déclencher ? Parce que dans le film, on voit deux hommes mourir qu’après avoir fait des enfants avec une femme Owens, comme si la reproduction était considérée comme l’apogée de l’amour ; or, on peut être follement amoureux et ne pas avoir d’enfant. En plus, l’amour des femmes Owens auraient très bien pu atteindre leur « pic » avant qu’elles ne songent à concevoir avec leurs compagnons, non ? Puis l’exubérante Gillian (Nicole Kidman) est dépeinte comme une croqueuse d’hommes, donc est-ce que ça veut dire qu’elle a vu mourir les conquêtes pour qui elle avait des sentiments forts avant les évènements qu’on nous montre (ou on estime qu’ils n’ont toujours été que des plans cul sans importance) ? Cela n’a aucun sens. En plus, à part Sandra Bullock et Nicole Kidman, les acteur.rice.s sont moyen.ne.s, voire mauvais.es, surtout celui qui joue le petit-ami violent de Gillian.
Qu’importe son statut culte, ce film mixant fantastique et romance ne ressemble pas à grand-chose pour moi. 2/10