Énorme ramdam dans le landerneau ! Obligé, j'allais pleurer de rire. J'y croyais dur comme mon pénis. Mais le film ment. Sa grande roublardise est d'avoir su saisir l'humour dans l'air du temps, celui des jeunes adultes pour qui la gaudriole permanente est la soupape à un monde de connards. Aussi tous les codes de la comédie romantique, a fortiori de la comédie française, sont-ils contournés. Annonce est faite dès l'entame qu'on n'est pas là pour s'enfiler de l'humour et du sentiment mièvres. Ça vanne sec, ça franchit les limites du bon goût et ça assume son immaturité, sous-titrant que ce n'est pas parce qu'on drague une nana en 2013 en lui disant "et moi je te chie dessus" qu'on n'est pas apte au projet de vie classique boulot-maison-bébé. C'est réjouissant. Mais un nœud m'a freiné dès le départ. Les rires excessifs de la salle peut-être, les dialogues attendus, la relation gendre/beau-père sur la stricte même fréquence un quart d'heure après la première rencontre, Sandrine Kiberlain en vieille mère (!) perchée... Je ne sais pas, rires bloqués. Je trouvais ça plutôt marrant mais impossible de sortir un rire franc.
Et puis le film se vautre dans tout ce qu'il promettait dynamiter : l'histoire est idiote, Iggy Pop chez Chazal, les gags vaudevillesques éculés (porte de la salle de bain qui s'ouvre et se ferme), les gags spermatiques trop fiers d'avoir été osés (quinze ans après Mary à tout prix), la morale générale qui se hâte de replonger dans son lit tiède... Décevant. Alors, quand le gamin au trombone s'enfuit en courant après avoir reçu une leçon de vie par un Boublil philosophe, tandis qu'on l'attend revenir avec un gag insolent, le voilà qui lâche finalement une grossièreté d'une gratuité parfaite et hors sujet. On comprend là que le film nous piège avec son culot et qu'il ne vaut pas foncièrement mieux qu'une comédie française plus consensuelle et moins décalée.
Et cette bande-son intégralement intoxiquée aux chœurs d'enfants : assez !