Hooked on a (bad) feeling
Je dois être devenu un vieux con pour ne pas avoir accroché aux GARDIENS DE LA GALAXY.
Bon, ça pète dans tous les sens, tout le film est au pas de course, c'est "groovy". Le film va être le gros carton de l'été au box office et plein de monde va trouver ça terriblement "cool".
Sauf que j'ai personnellement une haute idée de ce qu'est la science-fiction et certainement pas celle d'un grand bac à sable pour une bande improbable de personnages dégénérés ayant oublié de grandir.
Faire de la SF c'est provoquer chez le spectateur un certain sens de l'émerveillement. Pour arriver à cette fin il ne suffit pas de personnages avec des maquillages plus ou moins élaborés et des noms à coucher dehors.
Faire de la SF c'est aussi faire une oeuvre éclairée, proposer un reflet métaphorique qui n'a d'alien que l'apparence. C'est proposer un discours, poser des enjeux de civilisation, avoir une ceraine dose de philosophie. Et pas se limiter à quelque chose qui peut se résumer ainsi "avant j'étais seul dans la galaxie, mais grâce à vous les copains j'ai trouvé une famille". Ecculé... même chez Disney ils évitent ça maintenant...
En plus, le scénario du film est très basique mais inutilement et artificiellement complexifié pour être le théâtre de divers actes de bravoures inconséquents et souvent puérils pour pouvoir placer un maximum "d'humour" dont le film est bourré ras la gueule, mais fonctionnant toujours sur les mêmes ressorts.
Enfin, surtout, et ce n'est pas la faute à ces GARDIENS DE LZ GALAXY, le format cinéma ne sied pas beaucoup à un genre qui nécessite de dépeindre des mondes nouveaux, une géopolitique non familière, des peuples et civilisations aussi nombreuses que différentes. La littérature, bien sûr, mais aussi les séries tv sont infiniment mieux calibrées pour permettre de développer un macrocosme aussi vaste sans immanquablement sonner faux, pire, ridicule parfois.
Je m'en rend compte d'autant plus que, en ce moment, je me replonge dans l'âge d'or de la SF télévisée d'il y a vingt ans déjà. Force est de constater que si visuellement cela peut être devenu kitch, il y a pas beaucoup de films de SF spatiale qui puissent rivaliser avec la profondeur des grandes séries SF. Le cinéma a juste la possibilité d'être plus spectaculaire.
Sauf que même si les termes sont assez phonétiquement voisins, science-fiction n'est pas action mais plutôt réflexion.
Je vous disais, un discours de vieux con