Agnès Varda est fascinée par l'état du monde, par l'agitation des hommes qui, vue d'assez haut, a tout de la comédie humaine. Thème éculé, elle traite cependant celui-ci par l'exploration aléatoire de son environnement - une certaine France rurale et Paris - à la rencontre de ceux qui glanent.

Ceux qui le font par nécessite, mais aussi ceux qui le font par conviction. Les uns comme les autres sont surtout invisibles à nos yeux peu exercés à les repérer, à les comprendre. Varda nous donne cette chance d'approches des hommes auxquels nous ne pensons jamais.

Ce geste de se pencher vers la terre pour prendre ce qui reste prend inévitablement la forme d'un miroir de la société qui leur a laissé ces restes. Une société que l'on découvre, en fait, indigne d'eux. Avec la tendresse et la finesse qui la caractérise, Agnès Varda nous prend par la main pour nous faire réfléchir concrètement à notre positionnement. Où nous situons-nous et pourquoi, dans notre société ? Nous rendons-nous compte, seulement, que nous contribuons tous à la construire et à la rendre telle qu'elle est ?

Les glaneurs, eux, semblent l'avoir compris. Qu'ils soient des victimes ou des militants, ils semblent pousser un cri dont l'écho nous parviendra avec un certain délai, mais qui résonnera longtemps.
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le 17 déc. 2010

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